Organisation d’une visite présidentielle

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Programme du voyage de Monsieur le Général De Gaulle, Président de la République, dans le département du Pas-de-Calais les 24 et 25 septembre 1959

Jeudi 24 septembre 1959

07h15 Départ du Palais de l’Élysée pour l’aérodrome de Villacoublay.

07h25 Arrivée à Villacoublay. Honneurs militaires.

08h20 Arrivée à l’aérodrome du Touquet.

• Accueil par Monsieur Cousin, préfet du Pas-de-Calais, M. Phalempin, IGAME pour la 2ième région ; M. le Général Bertron, commandant la 2ième région militaire ; M. e vice-amiral Amman, commandant la 1ère région maritime ; M. le général B. Challe, commandant la 1ère région aérienne.
• Honneurs militaires- drapeau, musique.

Au moment de quitter l’aérodrome, M. le Président de la République est salué par M. le Docteur Pouget, maire du Touquet.

08h30 Départ pour Montreuil-sur-Mer. Arrêt à Étaples.

08h50 Arrivée à l’hôtel de ville de Montreuil-sur-Mer

• Accueil par M. Ledent, maire de Montreuil-sur-Mer.
• Présentation du conseil municipal. 
• Présentation des notabilités 

M. le Président de la République se retire dans le cabinet du maire pour permettre aux personnalités présentées de gagner leurs emplacements dans le parc municipal.

Allocution de M. le Président de la République du perron de l’hôtel de ville.

09h10 Départ de Montreuil-sur-Mer

Arrêt à Samer.

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1. Le député-maire –seul – accueille le Président.

1bis. Les deux huissiers précèdent le Président.

2. Le hall est vide.

3. Présentation du conseil municipal, cependant que les corps constitués sont placés dans le hall.

4. Cependant que le conseil municipal va prendre place dans la cour, présentation des notabilités.

5. Signature des livres d’or, cependant que les notabilités vont à leur tour prendre place dans la cour.

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Direction générale de la sureté nationale. Arras le 22 septembre 1959.
Le commissaire principal chef du service départemental des Renseignements généraux
À
Monsieur le Préfet, directeur des Renseignements généraux (5ème section) (par téléphone)

Objet : A/S du voyage du Général de Gaulle dans le Pas-de-Calais

Référence : votre message téléphoné d’hier soir.

1. Il se confirme de plus en plus que le mot d’ordre du PCF et de la CGT est l’abstention. Les dockers de Calais ont refusé la journée de congé que les employeurs leur offraient pour jeudi. Certains syndicats ont élaboré des cahiers de revendications que les responsables comptent remettre ou ont déjà remis aux maires (Arras-Fauvet Girel). Les syndicats des mineurs précipitent les opérations du référendum qu’ils ont organisé. Ils comptent en centraliser les résultats demain soir et les remettre jeudi aux pouvoirs publics. En principe, il n’y a pas lieu de craindre de manifestations concertées d’hostilités. Il se peut évidemment qu’il y ait quelques coups de sifflets ou quelques huées, mais ces faits seront rares. Le point le plus sensible du voyage à cet égard est probablement le passage sur le port de Boulogne. Cependant là aussi le mot d’ordre communiste et cégétiste est l’abstention. 

   Jusqu’à présent le PCF a diffusé divers tracts et fait placarder des affichettes s’en prenant à la politique du Gouvernement et du Général de Gaulle. Il faut s’attendre à de nouvelles diffusions de matériel de propagande.

2. Les autres partis politiques et les autres organisations syndicales ne font preuves d’aucune activité en prévision du voyage du Général de Gaulle. Certains éléments de droite et d’extrême-droite ne sont pas satisfaits de la déclaration sur l’Algérie. C’est le cas en particulier pour les quelques militants que compte encore le mouvement Poujade à Arras. Il n’est pas impossible que certains d’entre eux envisagent de manifester leur hostilité à la position du Général de Gaulle lors de son passage dans la ville. Jusqu’alors cependant les investigations entreprises pour essayer de déceler une action concertée de leur part s’avèrent négatives.
3. Aucun changement n’est intervenu dans le climat social et le [...]

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[...] niveau de l’emploi depuis ma note du 17 septembre.

4. Les organisations traditionnelles d’anciens combattants maintiennent pour l’instant leur mot d’ordre d’abstention aux manifestation officielles. Cependant, au cours de la réunion d’information organisée dimanche dernier à Arras par l’UFAC du Pas-de-Calais et la fédération des ACPG à l’intention de leurs sections locales dans le cadre de la préparation de la manifestation du 3 octobre à Paris, les dirigeants départementaux se sont formellement opposés à ce que le communiqué destiné à la presse mentionne expressément que la consigne d’abstention s’applique également aux manifestations organisées à l’occasion du voyage du Général de Gaulle et ils ont été suivis par la grande majorité de l’assistance. Ils sont du reste très gênés en l’occurrence et il n’est pas douteux qu’ils souhaitent ardemment qu’une solution intervienne au sujet de la retraite, afin de pouvoir rapporter leur mot d’ordre avant jeudi.

Comme je l’ai déjà signalé précédemment les organisations issues du FFL et des groupements de Résistance non communistes ne s’associent pas au mot d’ordre.

5.  L’importance des foules qui écouteront les discours que le Général de Gaulle doit prononcer sera fonction du temps dans une mesure très appréciable. Il semble cependant que l’on puisse compter sur :

• 3 000 auditeurs à Montreuil, 
• 5 000 à Boulogne, 
• 10 000 à Calais, 
• 7 à 10 000 à Saint-Omer, 
• 3 à 4 000 à Saint-Pol, 
• 8 000 à Arras, 
• 8 000 à Lens,
• 5 à 7 000 à Béthune.

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Présidence de la République
Paris, le [non daté]
Monsieur Jacques Narbonne, Chargé de mission à la Présidence de la République
À Monsieur le Préfet du Pas-de-Calais

Le Général de Gaulle m’a chargé de réunir une documentation sur les différentes régions qu’il doit prochainement visiter. Afin de faciliter la réunion de ces documents, de les harmoniser entre eux et d’en rendre l’exploitation plus profitable, un schéma a été établi qui précise à la fois l’objet et l’étendue des différentes parties du texte.

Il va de soi que ce plan constitue une simple indication et que, selon les régions, l’une ou l’autre de ses rubriques pourra être plus ou moins développée. Il serait cependant utile que les dimensions de l’ensemble et les proportions générales ne soient pas profondément modifiées.

La documentation comprend 3 parties : départements, villes visitées, établissements visités. Le Général de Gaulle désire en prendre connaissance dans un avenir proche. Aussi vous serais-je reconnaissant de bien vouloir me la faire parvenir pour le [vide].

Ce délai n’est cependant applicable qu’aux notices sur les départements et leurs chefs-lieux, dont la liste est actuellement connue.

Les informations portant sur les autres villes et sur les établissements visités, dont le choix n’est pas encore définitif, pourront faire l’objet d’un second envoi aussi proche que possible du premier.

La notice de chaque département, ville ou établissement se termine par une rubrique relative aux doléances de la population ou du personnel. Certains sujets de doléances sont identiques, dans toute la France, pour une même catégorie sociale. Tel est, par exemple, le cas des revendications des anciens combattants, des demandes d’adduction d’eau, de voirie vicinale, etc. Il n’est pas nécessaire d’y faire allusion.

En revanche, certaines doléances sont propres à une région, à une localité, à une profession déterminées. Elles se réfèrent alors à une situation singulière qu’il y a lieu de définir en quelques mots.

Il est souhaitable en outre que soit indiquée très brièvement, au regard de chaque revendication, la position de l’administration. La rubrique pourra revêtir la forme suivante : Doléances exprimées/réponse de l’administration.

Je vous prie d bien vouloir m’adresser tous ces documents dactylographiés en double interligne et en cinq exemplaires.

Je vous serais en outre obligé de joindre à chaque document concernant soit un département, doit une ville, soit un établissement visité, un résumé d’une page. Pour chaque notice, le volume total indiqué constitue un maximum.

Signé : J. Narbonne.

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Préfecture du Pas-de-Calais – Cabinet du Préfet
Arras, le 16 septembre 1959
Le Préfet du Pas-de-Calais
À Monsieur le commissaire principal chef du service départemental des Renseignements généraux Arras

En vue de préparer le voyage du Président de la République dans le Pas-de-Calais, je vous prie de vouloir bien établir, pour l’information personnelle de M. le Préfet, une notice sur chaque commune de l’arrondissement d’Arras traversée par le cortège officiel.

Cette notice sera établie de la manière suivante :

1. Population, 
2. Nuance du maire et situation politique, 
3. Nombre de conseillers municipaux, 
4. Hommes célèbres, 
5. Ressources et activités (industrie, agriculture, commerce).

Cette notice devra être établie sur format 13.5/21.

Je vous serais également obligé de vouloir bien préparer une très brève explication sur tous les éléments intéressants se trouvant sur le parcours (établissements industriels, site historique, etc.).

Pour le Préfet, le sous-préfet, directeur de cabinet.

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Ville de Lens, septembre 1959

I- Démographie

La ville de Lens avec plus de 40 000 habitants est la plus importante de l’arrondissement de Béthune. Elle s’appelle « la capitale » du Bassin minier. D’existence fort ancienne ce n’était qu’une bourgade agricole de 3 341 habitants en 1856. La découverte du gisement houiller provoqua un prodigieux accroissement démographique qui se développe aujourd’hui avec l’apport de la main d’œuvre minière en provenance de l’ouest du Bassin en récession. 18 000 étrangers – en majorité de nationalité polonaise – s’y sont implantés depuis la fin de la guerre 1914-1918.

II- Les grandes étapes de l’histoire de la ville

D’abondantes trouvailles archéologiques attestent l’antiquité de la ville. Placée sur la route des invasions, elle fut l’objet entre les 14 et 17ième siècles d’une quinzaine de sièges. C’est dans la plaine de Lens que Condé remporta la victoire qui préluda au traité de Westphalie qui mettait fin à la guerre de Trente ans (1648).

Occupé par l’ennemi de 1914 à 1918, Lens subit l’une des plus totales destructions de tout le front français. La Légion d’honneur et la Croix de guerre lui furent décernées avec la citation suivante :

"Ville glorieuse qui peut être citée comme un modèle d’héroïsme et de foi patriotique. Tombée au pouvoir des Allemands dès les premières heures de l’invasion de 1914 a été pendant quatre ans, tout à tour témoin ou enjeu d’une lutte sans merci. Organisée par l’ennemi en formidable réduit de défense, libérée en partie par une offensive alliée, mutilée et écrasée au cours des combats incessants n’a jamais douté du sort de la patrie".

Elle fut de nouveau très éprouvée au cours de la préparation de l’offensive alliée de 1944 : 1 000 immeubles détruits, 500 victimes.

En 1948, elle reçut la Croix de guerre accompagnée de la citation suivante :

"Déjà en majeure partie détruite en 1914-1918, Lens a vu de nouveau s’accumuler deuils et ruines au cours de la guerre 1939-1945. Malgré les souffrances endurées, et la présence continuelle d’un envahisseur cruel et exigeant, la population a fait preuve d’un magnifique esprit, plus particulièrement ses ouvriers mineurs qui ont suivi les ordres de grève et de production ralentie".

III- Principales activités

L’activité économique de Lens qu’on ne peut dissocier d’une région de plus de 300 000 habitants où figurent des villes importantes telles que Liévin (32 000), Hénin-Liétard (24 000), Carvin (16 000)… est dominée par l’industrie houillère et ses annexes : centrales thermiques, fours à coke, usine à gaz, industries chimiques, carbo-chimie, etc. Lens est le siège du groupe de Lens-Liévin l’un des 8 groupes d’exploitation du bassin du Nord et du Pas-de-Calais. Il emploie 21 000 salariés dont 14 000 au fond. Il produit 4 millions de tonnes de houille par an. La cokerie (située à Vendin-le-Vieil) produit environ 1 650 tonnes par jour. La centrale électrique de Vendin-le-Vieil a une puissance de 90 000 kw.

Citons comme principales industries à Lens et dans les environs : la société des Huiles goudrons et dérivés, les Laminoirs, tréfileries et câbleries de Lens, les fonderies Lesaffre et Bataille, l’entreprise de génie civil et de travaux publics, la société générale des travaux du Nord, etc.

L’énorme population concentrée autour de Lens fait de cette ville un centre commercial très actif : on y compte plus de 1 500 commerçants dont une centaine de grossistes. [...]

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[...]

Institutions universitaires et culturelles

Vingt établissements d’enseignement public du 1er degré et un cours complémentaire de filles groupent près de 10 000 élèves et chaque année des classes primaires nouvelles doivent être ouvertes en raison de l’accroissement constant de la population. L’enseignement secondaire est dispensé à 2 000 élèves dans un collège moderne et classique mixte nouvellement construit, tandis que seuls un centre d’apprentissage de garçons (500 élèves) et des cours municipaux (400 élèves) assurent l’enseignement technique et professionnel. On retrouve la même insuffisance en établissements d’enseignement technique qu’à Béthune. La construction d’un collège technique ou d’une ENEET s’avère indispensable.

Sur le plan culturel un effort méritoire est enregistré qui se traduit par l’existence d’une société de danse classique et rythmique, d’une école de musique (400 élèves), d’une école de peinture, d’un club photographique (1 100 membres) sans omettre deux harmonies particulièrement réputées.

Notons aussi que les étrangers, en majorité, comme nous l’avons noté, de nationalité polonaise, conservent vivaces leurs mœurs et leurs traditions et forment à travers le bassin houiller des groupes homogènes. Ceci se traduit par l’existence dans toute la partie est de l’arrondissement de nombreux groupes folkloriques, associations sportives, sociétés musicales et culturelles, extrêmement actifs et florissants.

IV- Situation politique

Depuis 1900, la municipalité lensoise est socialiste avec E. Basly d’abord, Alfred Maes ensuite, Hanotel sous l’occupation, Paul Sion à la Libération et à l’heure actuelle le docteur Ernest Schaffner.

Un seul accident dans cette tradition : de 1945 à 1947 Auguste Lecoeur, qui était alors député communiste et sous-secrétaire d’État à l’Industrie et au Commerce.

Le conseil municipal de 33 membres est composé de 27 SFIO et 6 MRP.

Tous ses membres ont été élus sur la même liste d’union qui obtint au 2ième tour 50 % des suffrages contre une liste communiste (43 %) et une liste UNR (7 %).

Suffrages minima et maxima enregistrés depuis la Libération.

PC : 31 à 41 % ; SFIO : 30 à 49 % ; RPF-UNR : 3 à 12 % ; MRP : 3 à 12 %.

Résultat du référendum de 1958 : 72 % de oui, 28 % de non.

V- Grands hommes

Decrombecque (1793-1871). – Rénovateur de l’agriculture régionale qui introduisit dans la plaine de Lens les méthodes de culture intensive.

Émile Basly (1854-1929). – Député et maire de Lens, défenseur ardent des mineurs qui lui doivent en grande partie l’élaboration de la législation ouvrière des mines.

Alfred Maes (1875-1941). – Député et maire de Lens, créateur de l’Imprimerie ouvrière. Président du syndicat des mineurs. A poursuivi l’œuvre de Basly et a notamment construit l’hôpital de Lens avec le concours d’un jeune médecin alsacien Ernest Schaffner qui devait lui succéder comme maire. [...]

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[...] Florent Évrard (1851-1917). L’un des fondateurs du syndicat des mineurs du Pas-de-Calais (dont il fut secrétaire pendant 22 ans).

VI- Personnalités

a -  Personnalités politiques

Schaffner Ernest. Docteur en médecine, député-maire de Lens, conseiller général SFIO. Officier de la Légion d’honneur. Médecin chef de l’hôpital de Lens. Membre du conseil départemental d’hygiène. Phtisiologue, il s’est spécialisé dans la lutte contre la silicose dès son arrivée à Lens en 1928. Ses recherches sur la terrible maladie professionnelle du mineur font autorité. Atteint de radiodermite depuis une quinzaine d’années, il a subi 18 interventions chirurgicales et a été amputé de la main gauche en juin 1955. Une vieille amitié le lie au docteur Schweitzer. Il anime avec un courage indomptable toutes les activités lensoises.

Moreau Émilienne (Madame Just Évrard). "L’héroïne de Loos". En septembre 1915, E. Moreau alors toute jeune fille organisa un poste de secours dans les ruines de sa maison et le défendit les armes à la main ; elle fournit de précieux renseignements aux alliés sur les travaux défensifs de l’ennemi. Elle fut citée à l’ordre de l’armée par le Maréchal Foch et décorée de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre, de la médaille militaire, de la Royal Red Cross. Pendant la guerre 1939-1945, elle reprit la lutte contre l’ennemi dans la clandestinité. Elle est Compagnon de la Libération. La distinction lui a été remise par le général de Gaulle à Béthune, le 11 août 1945.

Évrard Just. Député de Lens-Nord. Officier de la Légion d’honneur.

b - Notabilités et membres des corps constitués

M. H. Mailly. Président d’honneur du syndicat des mineurs FO du Pas-de-Calais. Officier de la Légion d’honneur. L’un des fondateurs du syndicat des mineurs.

M. M. Déprès. Secrétaire général FO des mineurs du Pas-de-Calais.

M. L. Delaby. Président du syndicat national des mineurs CFTC. Membre du conseil d’administration des Charbonnages de France.

M. J. Sauty. Secrétaire général des mineurs CFTC du Pas-de-Calais.

M. Ch. Strohmenger. Secrétaire général de l’UD des syndicats FO du Pas-de-Calais.

M. Michaux. Directeur-délégué du groupe de Lens des Houillères nationales.

M. Dehay. Président de la Croix-Rouge.

M. Gibiat. Président du groupement commercial de Lens.

M. Buridant. Premier vice-président de la Chambre de commerce de l’arrondissement de Béthune.

M. le chanoine Beun. Archiprêtre.

M. le Pasteur Charpie.

c - Administrations

M. Froment, juge de paix.

M. Tabarant, receveur percepteur des Finances.

M. Dewilde, Directeur de la Banque de France.

M. Percheron, Inspecteur de l’enseignement primaire.

M. Dave, principal du collège.

M. Mouton, directeur de la caisse primaire de sécurité sociale.

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VII - Libération de la ville

Lens a été libérée le 1er septembre 1944 par les troupes alliées et les Forces françaises de l’intérieur.

VIII - Doléances

1. Dégâts causés aux immeubles par les exploitations du sous-sol. Les Houillères nationales réparent ces dégâts, mais ils sont plus importants dans la ville de Lens sous laquelle se trouvent malheureusement les gisements les plus riches du groupe de Lens-Liévin.
2. Reconstruction de l’hôtel de ville. Ce grave problème est à rattacher à la doléance précédente. En raison des affaissements miniers le projet a été remanié plusieurs fois. Un accord est en vue.
3. Aménagement du plan d’urbanisme de la région de Lens. L’avant-projet est à l’heure actuelle remanié pour tenir compte des diverses observations des conseils municipaux, en particulier de celles du conseil municipal de Lens. Dans le cadre de ce plan d’urbanisme la ville a différents projets qui méritent de retenir toute l’attention des pouvoirs publics.
4. Reconstruction de la piscine
5.  Accélération de la construction d’habitations
6. Construction d’un collège technique
7. Création d’un stade-parc municipal
8. Création d’une gare routière.

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Le Préfet du Pas-de-Calais. Cabinet du Préfet
Arras le 21 septembre 1959
Le Préfet du Pas-de-Calais à Messieurs les maires de Bully-les-Mines et Lestrem

M. le Général de Gaulle, Président de la République, au cours du voyage officiel qu’il effectuera dans le Département du Pas-de-Calais les 24 et 25 septembre 1959, s’arrêtera vendredi prochain dans votre ville, conformément aux indications figurant sur le programme ci-joint.

Je vous recommande tout spécialement de bien vouloir prescrire le pavoisement des édifices publics et d’inviter les habitants de votre commune à pavoiser également leur maison, notamment sur le parcours suivi par le cortège présidentiel.

Un peu avant l’arrivée du cortège, vous voudrez bien faire sonner les cloches.

Il conviendra d’inviter toute la population à se masser dans toute la mesure du possible le long des rues suivies par le cortège. À cet effet, je vous conseille de suggérer aux industriels et aux commerçants de votre ville d’accorder un arrêt de travail en vue de permettre au personnel de saluer le passage de Monsieur le Président de la République.

Vous pourrez également demander aux inspecteurs primaires et aux chefs d’établissements scolaires de prendre toutes mesures utiles pour que les enfants des écoles se rendent, accompagnés par leurs maitres, sur le passage du cortège présidentiel.

Je vous précise à cet égard que j’ai prié M. l’Inspecteur d’Académie de donner toutes instructions utiles pour que les élèves de l’enseignement public puissent participer aux manifestations organisées par les municipalités.

Robert Cousin
Cabinet du Préfet

Copie transmise à Monsieur le sous-préfet de Béthune

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Le Préfet du Pas-de-Calais
Arras, le 19 septembre 1959
Monsieur le Commissaire principal

Monsieur le Général de Gaulle, Président de la République, qui effectuera un voyage officiel les 24 et 25 septembre prochain dans le Pas-de-Calais, a manifesté le désir qu’à cette occasion lui soient présentés les corps constitués du Département.

Cette présentation aura lieu à la Préfecture, salle du Conseil général, le jeudi 24 septembre à 19 heures 15.

J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir, en conséquence, vous rendre à la préfecture à 19 heures.

Je vous remets ci-joint un carton d’invitation qui vous permettra d’accéder à la préfecture par la place et l’entrée de la cour d’honneur.

Je dois vous préciser qu’en application des instructions ministérielles, l’itinéraire emprunté par le cortège présidentiel sera interdit à toute circulation automobile pendant la demi-heure précédant le passage des voitures officielles.

Veuillez agréer, Monsieur le Commissaire principal, l’assurance de ma considération très distinguée.

Ps : pour les membres de l’Université ainsi que pour les magistrats, avocats et avoués, un vestiaire sera préparé à côté de la salle du Conseil général. Les robes pourront y être déposées la veille.

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Ministère de l’Intérieur. Direction générale de la sureté nationale. Direction des Renseignements généraux. 24 septembre 1959
Objet : visite officielle de Monsieur le Président de la République. Arrondissement de Montreuil.
Destinataires : le Préfet du Pas-de-Calais. Le directeur des Renseignements généraux Arras. Le directeur départemental Arras. Le sous-préfet de Montreuil.

Résumé. Ce jour, 24 septembre 1959, le Président de la République a rendu une visite officielle à Montreuil-sur-Mer, chef-lieu d’arrondissement du Pas-de-Calais. Arrivé par voie des airs au Touquet, il est arrivé à Montreuil à 8 heures 55. Il en est reparti à 9 heures 30 pour Boulogne-sur-Mer. 5 000 personnes à Montreuil, 12 000 du Touquet à Montreuil ont accueilli le Président. Accueil chaleureux. Aucun incident.

Selon le programme établi, le Général de Gaulle, Président de la République, est arrivé au Touquet par la voie des airs, et arriva à 8 heures 55 à Montreuil-sur-Mer, où il fut reçu par la municipalité au complet.

Sur un parcours de dix-sept kilomètres, 12 500 personnes lui réservèrent un accueil chaleureux, et à Montreuil-sur-Mer même, où il prit la parole, 5 000 personnes se pressaient sur le passage.

Le Président adressa quelques mots à la population durant cinq minutes environ. Son allocution fut interrompue à trois reprises par les applaudissements et les cris de "Vive le Président", "Vive De Gaulle".

Il n’y eut aucun incident ; le service d’ordre n’eut pas à intervenir.

A 9 heures 30, le cortège officiel prenait la direction de Boulogne-sur-Mer.

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Sous-préfecture de Montreuil-sur-Mer
Le 24 septembre 1959
Le sous-préfet de Montreuil-sur-Mer à Monsieur le Préfet du Pas-de-Calais. Cabinet

Objet : voyage officiel de Monsieur le Président de la République. Arrondissement de Montreuil-sur-Mer. 24 septembre 1959.

Comme suite au voyage que vient d’effectuer ce jour Monsieur le Président de la République dans l’arrondissement de Montreuil-sur-Mer, j’ai l’honneur de vous rendre compte des faits marquants à souligner, ainsi que des conclusions qui me paraissent devoir en être tirées.

Population des communes dont le chef-lieu ou un hameau est situé sur l'itinéraire 

• Le Touquet-Paris-Plage : 3 625 habitants
• Étaples-sur-Mer : 7 758 habitants
• Bréxent-Énocq (hameau de Énocq) : 333 habitants
• Beutin : 190 habitants
• Attin : 405 habitants
• Neuville : 941 habitants
• Montreuil-sur-Mer : 3 253 habitants

Total : 16 505 habitants [...]

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[...] Il est à noter que ces localités se trouvent toutes sur l’itinéraire Le Touquet-Montreuil qui s’étend exactement sur 17 kilomètres.

La seconde partie du parcours effectué dans l’arrondissement, Montreuil-Moulin d’Hubersent, soit 16 kilomètres, ne comportait aucune traversée de chef-lieu ni de hameau.

Évaluation de la foule

Le Touquet à Montreuil-sur-Mer

• Le Touquet : 1 500
• Étaples : 3 000
• Hameau de Énocq : 200
• Beutin : 150
• Attin : 500
• Neuville : 1 500
• Montreuil-sur-Mer : 5 000

Total : 11 850

De Montreuil-sur-Mer au moulin d’Hubersent (limite d’arrondissement)

Outre les 1 500 personnes dénombrées à Neuville et demeurées sur place pour assister au retour du cortège, ainsi que les 500 d’Attin qui se sont à nouveau attroupées le long de la RN 1, on peut évaluer à 500 le chiffre des spectateurs qui ont tenu à saluer le chef de l’État sur le territoire des communes d’Estréelles, Recques-sur-Course, Longvillers, Bernieulles, Cormont et Hubersent, soit isolément, soit en groupe.

Réactions de la foule

Ambiance chaleureuse et enthousiaste sans aucune note dissonante sur l’ensemble du parcours.

Les passages applaudis de l’allocution prononcée à l’hôtel de ville du chef-lieu d’arrondissement portaient sur les [...]

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[...]  affirmations suivantes :

• l’unité de la République
• la stabilité politique

ainsi que sur le rappel de la déclaration du 16 septembre concernant l’Algérie.

Les arrêts à Énocq, Attin et Neuville, non prévus au programme, ont profondément touché tant la population que les maires et les conseillers municipaux.

Il est à souligner toutefois, ainsi que je vous en avais préalablement rendu compte, que le maire et une partie du conseil municipal de Beutin, voulant ainsi souligner leur désapprobation à l’égard de la politique agricole du Gouvernement, se sont abstenus de venir saluer au passage le chef de l’État.

Selon les renseignements recueillis, cette attitude semblerait assez sévèrement jugée par la majorité des habitants de la commune.

Réactions des élus

De nombreux maires étaient présents à l’hôtel de ville de Montreuil, qui s’étonnaient de n’avoir pas été conviés à la manifestation organisée au chef-lieu de l’arrondissement.

Malgré les explications fournies et l’invitation à assister à la réception prévue à Boulogne, il semble que s’est établi un certain climat d’incompréhension que seul le temps pourra dissiper.

Il en est de même en ce qui concerne les conseillers généraux qui ressentent une apparente amertume d’avoir été, selon leur expression commune, "écartés de la cérémonie".

Conclusion

Le voyage de Monsieur le Président de la République [...]

Transcription du document

[...] s’est déroulé au milieu d’une ambiance chaleureuse et enthousiaste, dans d’excellents conditions, et ce qui vient d’être énoncé au sujet de la réaction des élus ne peut être en aucune façon considéré comme de nature à en avoir, le moins du monde, terni l’éclat.

Il est à souligner en particulier qu’un notable afflux de ruraux s’est porté le long du parcours et l’on serait tenté d’attacher une certaine importance au rapprochement des chiffres suivants destinés à matérialiser le succès populaire de cette manifestation :

• Population des chefs-lieux et hameaux traversés : 16 505
• Évaluation de la foule : 11 850
• Kilométrage correspondant : 17 kilomètres.

Ainsi, près de 72 % de la population intéressée s’est donc portée au-devant du chef de l’État, ce qui représente, outre la qualité de l’accueil reçu, un indéniable succès dont les commentaires favorables recueillis à l’issue de la manifestation confirment en tous points la réalité.

Le sous-préfet