Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

En raison d’une panne du chauffage du Centre Georges-Besnier, sa salle de lecture (Arras) ferme jusqu’à nouvel ordre. Pour toute recherche administrative urgente sur les fonds conservés sur le site concerné (archives contemporaines), nous vous invitons à nous contacter pour une communication par correspondance ou, en cas de nécessité pratique, pour organiser une session de consultation en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois des documents nécessaires à votre recherche.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

Esthétique du chaos

L’esthétique des ruines, thématique chère au courant romantique du XIXe siècle, connaît un nouvel essor suite aux bombardements massifs de l’artillerie entre 1914 et 1918. Au lendemain du conflit, on recense pour le Pas-de-Calais 102 490 bâtiments détruits ou gravement endommagés et 279 communes dévastées dans les arrondissements d’Arras et de Béthune. Les soldats ont laissé derrière eux des champs de ruines où ne subsistent que chaos et désolation.

L’œuvre de déblaiement et de reconstruction semble titanesque. Elle demande méthode et réflexion. Comment organiser la reconstruction ? Et d’ailleurs, faut-il tout reconstruire ou, au contraire, conserver des traces de cet épisode funeste ? Faut-il reconstruire à l’identique ou faire table rase du passé et repenser l’urbanisme des villes ? Les avis divergent et font l’objet de débats passionnés.

Certains souhaiteraient conserver ces ruines et fixer à jamais ces vestiges pour remplir un devoir de mémoire. Car ces paysages chaotiques incarnent véritablement la barbarie de l’homme. La destruction des œuvres d’arts, des églises, du patrimoine français en général, est vécu comme un acte de vandalisme sacrilège. Ce symbole devient un leitmotiv de la propagande de guerre française, en interne comme à l’international. Les ruines personnifiées, mises en scène, deviennent des victimes de guerre à part entière. 

Leur caractère esthétique facilite cet usage dans les campagnes de communication. Pour Châteaubriand, les ruines sont plus pittoresques que le monument frais et entier. Les ruines permettent d’ajourer les parois et de lancer au loin le regard . Tout comme les siècles précédents, ces ruines d'un genre nouveau inspirent les artistes et deviennent sujets d’œuvres, photographies, affiches ou encore cartes postales.

Cette exposition vous propose quelques témoignages de ces destructions, s’arrête sur la beauté de leur composition ou revient encore sur leur fonction sociétale à l’aube d’un monde en reconstruction.

Bibliographie

La Grande Reconstruction. Reconstruire le Pas-de-Calais après la Grande Guerre. Catalogue de l’exposition présentée aux archives départementales du Pas-de-Calais du 9 novembre 2000 au 24 février 2001. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHD 1130.

Antoine LEBLANC, "La conservation des ruines traumatiques, un marqueur ambigu de l’histoire urbaine", L’espace géographique, tome 39, 2010 : https://www.cairn.info/journal-espace-geographique-2010-3-page-253.htm

Claire MAINGON, "L’instrumentalisation du patrimoine blessé. Paris, 1916 : l’Exposition d’œuvres d’art mutilées ou provenant des régions dévastées par l’ennemi au Petit Palais", In situ, n° 23, 2014 : https://journals.openedition.org/insitu/10960

Personnification du chaos

L’image, nouvelle arme de guerre

Conserver les ruines ?