Trois spahis sont photographiés en plein travail, dans un atelier de sellerie de leur cantonnement de Wavrans-sur-Ternoise.
La France a largement fait appel à ses colonies et ses protectorats, lors de la première guerre mondiale, non seulement par l’envoi de troupes, mais également de main-d’œuvre : ce sont plus de 818 000 hommes qui ont ainsi été mobilisés, dont 636 000 transportés sur le continent, pour combattre ou pour travailler dans les usines liées à la Défense nationale.
Sous protectorat français depuis le 12 mai 1881, la Tunisie envoie, pour ce qui la concerne, plusieurs unités de tirailleurs (infanterie) et de spahis (cavalerie), regroupées dans des "régiments de marche" provisoires, constitués pour les opérations militaires. Formé à Sfax en 1886, le 4ième régiment de spahis tunisiens débarque en France le 4 septembre 1914. Sous le commandement du colonel Couverchel, il est alors composé de 31 officiers, 666 hommes de troupe (Tunisiens, Algériens et Marocains) et 671 chevaux.
Fixé en Artois à partir de novembre 1914, il est régulièrement chargé du service des tranchées, à Bully-les-Mines, Souchez…
Après réunion avec le régiment de spahis marocains, le 17 janvier 1916, il est affecté comme cavalerie auprès du 33ième corps d’armée et est cantonné à Hernicourt et Wavrans-sur-Ternoise, pour assurer un service de surveillance générale.
Soldats et civils des colonies ont été profondément transformés par leur mobilisation pour l’effort de guerre (formation, contacts avec la France, "impôt du sang"). La première guerre mondiale a ainsi indiscutablement contribué à faire naître leur volonté d’émancipation.