Historique des opérations de la Grande Collecte (1914-1918)

La Grande Collecte, un projet de numérisation auprès des particuliers d'une ampleur inédite

En 2011, la plateforme numérique Europeana lance Europeana 1914-1918. Ce projet vise à mettre en ligne des documents issus de collectes auprès des particuliers en version numérique, en provenance de toute l’Europe. En France, la Mission Centenaire met en place un projet national en ce sens, piloté par la Service Interministériel des Archives de France. Contrairement à ce qui s'était fait dans les neufs pays ayant lancé l'opération avant la France, la collecte ne s'est pas déroulée sur un site pendant un ou deux jours, mais sur 120 sites pendant la semaine du 9 au 16 novembre 2013.

Un succès national et départemental 

L'opération a connu un véritable succès au niveau national. D’après le bilan national du SIAF, 15 000 personnes se sont rendues dans un des points de collecte. 720 dons y ont été effectués, et 250 000 pages ont été numérisées

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Fabrique de munition de Newport. - Portrait individuel et portrait de groupe d'ouvrières et d'employés : photographies. Collection particulière. Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 Num 28/11.

Fabrique de munition de Newport. - Portrait individuel et portrait de groupe d'ouvrières et d'employés : photographies. Collection particulière. Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 Num 28/11.

Dans le département, l’opération de collecte s’est déroulée sur trois jours, chacun sur un site différent (la Coupole à Helfaut, le Louvre-Lens et le centre Mahaut-d'Artois à Dainville). D’après le bilan réalisé après la collecte aux archives départementales, 111 contributeurs ont participé, dont 103 ont accepté les conditions d’Europeana. 6 982 vues numériques ont été réalisées, et six fonds ont été donnés.

Le succès rencontré par la collecte de 2013 motive le SIAF, la Bibliothèque nationale de France et la Mission du Centenaire à organiser une nouvelle collecte sur la Première Guerre mondiale dès l’année suivante. La formule reste la même : solliciter les français durant deux jours, pour les inviter à venir déposer ou donner leurs archives familiales relatives à la Première Guerre mondiale. Le nombre de points d’accueils évolue alors à la hausse : 153 nouveaux points de collecte, dont de nombreuses archives municipales.

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Victor Lacouture. - Portrait en pied en uniforme amputé du bras et de la jambe droite : carte postale photographique. Collection particulière. Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 Num 92/3.

Victor Lacouture. - Portrait en pied en uniforme amputé du bras et de la jambe droite : carte postale photographique. Collection particulière. Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 Num 92/3.

La collecte de 2014 rencontre quant à elle moins de succès que la précédente. À l’échelle nationale, seuls 2 100 contributeurs se sont déplacés. Néanmoins 972 dons ont été effectués, et 77 000 pages numérisées. Dans le Pas-de-Calais, d’après le bilan réalisé en interne, seuls 27 contributeurs ont été accueillis, pour un total de 20 fonds déposés et quatre fonds donnés. Le nombre de vues numériques réalisées demeure malgré tout assez important : 1 046 furent réalisées au cours de cette édition.

Alors que le SIAF poursuit l’organisation de collectes dans d’autres directions (relations entre la France et l’Afrique aux XIXe-XXe siècle, histoire des femmes, etc.), on continuait de recueillir des contributions sur la Grande Guerre. La dynamique ne semblait pas éteinte. Le SIAF et la Mission du Centenaire ont donc décidé la mise en place d’une troisième collecte en 2018.

Contrairement aux éditions précédentes, cette dernière a eu lieu sur une période plus large : du 5 au 11 novembre 2018, soit durant toute une semaine. 76 points d’accueil ont répondu présents. Alors que seul le site de Dainville collectait des archives dans le département lors de la Collecte de 2014, cette fois-ci les archives sont collectées sur le site de Dainville et au Centre d’interprétation Mémorial’14-18.

Pour l’heure, le bilan quantitatif de l’opération n’est pas encore connu au niveau national. Aux archives du Pas-de-Calais, on enregistre cette fois-ci 13 contributeurs, pour 38 pièces numérisées et 797 vues réalisées.

Des documents personnels et de famille aux documents administratifs

La Grande Collecte a été l’occasion de récupérer des documents inédits, issus du cercle familial. On y trouve de nombreux documents iconographiques (photographies, cartes postales, plaques de verre, peintures, etc.), des documents manuscrits (correspondances sous forme de lettres et cartes postales, écrits du for privé sous forme de carnets, etc.). Des documents administratifs individuels viennent préciser le parcours de certains militaires (livrets militaires, certificats de bonne conduite, citations, etc.). Enfin, on y trouve quelques objets (artisanat de tranchée, pièces d’uniformes, etc.).

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Gaston Linglart : carte postale photographique. Collection particulière. Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 Num 133/5.

Gaston Linglart : carte postale photographique. Collection particulière. Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 Num 133/5.

Vous ne trouverez pas dans ces fonds les dons collectés durant les commémorations en dehors des phases de collecte. À l’exception de sept fonds de collectés entre les opérations de 2013 et 2014 et qui ont été intégrés à l’opération Europeana 1914-1918. Vous n’y trouverez pas non plus les registres matricules, circulaires, dossiers de dommage de guerre, archives communales et autres documents produits par l’administration. Pour accéder à ces derniers, vous pouvez consulter le Guide des sources des archives de la Grande Guerre aux archives départementales du Pas-de-Calais.

Du contenu pour tous les chercheurs 

Les documents collectés sont intégralement accessibles en version numérisée en ligne. Ces fonds d’apparence hétéroclite constituent de fabuleuses ressources pour l’historien. Permettant de compléter les sources officielles avec des documents plus personnels. L’amateur d’histoire locale saura y trouver son compte, les localisations mentionnées ayant été indexées jusqu’à l’échelle communale. Le généalogiste ne sera pas en reste, puisque les régiments ont eux aussi été relevés. Il pourra retrouver la trace d’un ancêtre, ou des éléments du parcours de ces régiments.