Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre
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La compagnie des mines de Béthune pendant la Première Guerre mondiale
D’octobre 1914 à l’été 1918, la compagnie des mines de Béthune est sous le feu permanent des bombardements allemands, qui détruisent la plupart de ses installations telles que la rotonde [ note 1] de Loos-en-Gohelle, le 20 mai 1915. La production de charbon se poursuit cependant tout au long de la guerre pour répondre aux besoins du pays.
La situation de la compagnie
Constituée en 1851 à Bully-les-Mines, la compagnie des mines de Béthune est dès le début de la Première Guerre mondiale sur une position particulière.
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Béthune, la Rotonde. Photographie des annexes au bâtiment des bureaux après le bombardement du 20 mai 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 R 10/424.
Béthune, la Rotonde. Photographie des annexes au bâtiment des bureaux après le bombardement du 20 mai 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 R 10/424.
En effet, à l’automne 1914, le front se stabilise pour laisser place à la guerre de position. Face à l’avancée des Allemands, le territoire de la compagnie (dans un périmètre allant d’Auchy-les-Mines à Liévin) se retrouve coupé en deux. Sur ses onze sièges d’extraction du charbon, deux sont envahis par les Allemands en octobre : le siège n°4 est libéré dès le mois de décembre, tandis que le n° 8 ne l’est qu’à l’issue du conflit lors du retrait des troupes. Le 4 octobre 1914, face à l’avancée des Allemands, l’ordre a en outre été donné d’évacuer les hommes non encore mobilisés ; la production cesse alors jusqu’au 22 [ note 2].
La poursuite de la production
Traversé par les tranchées, le territoire de la compagnie est en perpétuelle évolution selon les avancées et reculs du front. Au total, seuls cinq sièges d’extraction ont pu être maintenus en activité [ note 3] ; les autres se trouvent, soit en zone envahie, soit trop proches des lignes de combat pour continuer l’extraction.
Le maintien en production de ces cinq sièges permet de fournir du charbon brut au pays dans le cadre de la guerre industrielle. Ces puits se situent sur les communes d’Aix-Noulette, Bouvigny-Boyeffles, Bully-les-Mines, Grenay, Mazingarbe, Sains-en-Gohelle et Vermelles.
Alors que les activités de la compagnie se sont diversifiées avant la guerre, sous l’impulsion de son directeur Louis Mercier, notamment dans la fabrication du coke ou dans une petite distillerie de goudron, seule la production de charbon brut, non transformé, s’est poursuivie après le début du conflit.
Des bombardements incessants
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Béthune, la Rotonde. Photographie du bâtiment des bureaux après le bombardement du 20 mai 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 R 10/424.
Béthune, la Rotonde. Photographie du bâtiment des bureaux après le bombardement du 20 mai 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 R 10/424.
Le maintien de l’activité est toutefois rendu très difficile par les bombardements.
En effet, la présence du front à quelques kilomètres, près de La Bassée, Loos-en-Gohelle, Lens ou Notre-Dame de Lorette, place la compagnie des mines de Béthune en première ligne. Toutes les installations subissent des destructions, que ce soit les chevalets, les bâtiments, la rotonde, la centrale électrique ou les lignes de chemin de fer – et leur reconstruction implique de nouvelles périodes d’arrêt.
Ces pilonnages s’inscrivent dans une stratégie globale de l’ennemi : le contrôle d’une partie du bassin minier permet d’affaiblir considérablement la France, et le maintien de la production des dernières compagnies minières non occupées devient un enjeu de premier plan.
Malgré les efforts pour maintenir l’exploitation, la production diminue de 75 % entre 1913 et 1916. La compagnie est évacuée par ordre militaire le 12 avril 1918, et l’extraction ne reprend qu’après le recul définitif des troupes.
Au sortir de la guerre, la grande majorité des installations est détruite, la reconstruction et la modernisation de la mine vont demander plusieurs années de travaux jusqu’en 1924.
Notes
[ note 1] Installation circulaire servant au remisage des locomotives.
[ note 2] Selon le rapport au comité central de pré-conciliation dressé par M. Stouvenot, ingénieur en chef des mines qualifié par arrêté ministériel du 19 mars 1925 (Archives départementales du Pas-de-Calais, 10 R 10/424).
[ note 3] Un siège est composé de deux puits : un pour les activités minières, un autre pour l’aérage de la mine et des galeries.
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