Après une guerre de mouvement marquée par de violents carnages, s'installe une guerre de position et d'usure. À partir de la mi-octobre 1914, pour se protéger des mitrailleuses, les soldats commencent à aménager de véritables tranchées. Un dispositif complexe se met progressivement en place, comprenant plusieurs lignes de tranchées reliées par de multiples boyaux de communication. Constamment remodelées en raison des intempéries ou des coups de l'artillerie adverse, elles sont complétées, très tôt du côté allemand, par des blockhaus en béton et par l’enterrement des abris à plusieurs mètres de profondeur.
Les tranchées restent caractérisées par leur inconfort et leur équipement sommaire. Les poilus s'y enterrent pour s'y reposer, attendre et préparer l'assaut, dans des conditions d'hygiène insoutenables. Les corps sont soumis aux multiples agressions que sont l'humidité, les engelures, les brûlures et plaies purulentes. S'y ajoutent les odeurs pestilentielles d'urine, de transpiration et de cadavres en putréfaction, rendant l'atmosphère nauséabonde.
La vie y est de plus marquée par la prolifération des poux et surtout des rats, attirés par la nourriture et les cadavres que les soldats ne peuvent enterrer.
Mais c'est l'eau qui est l'ennemi le plus insidieux. Non seulement elle trempe les hommes jusqu'à l'os, mais elle imprègne la terre, remplit les tranchées et provoque l'éboulement de leurs parois.
Seule de la sélection non localisée, cette photographie est extraite de la collection de plaques positives colorées utilisée après-guerre, pour ses conférences, par l’imprimeur achicourien Charles Lecointe (1884-1983).