Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

En raison d’une panne du chauffage du Centre Georges-Besnier, sa salle de lecture (Arras) ferme jusqu’à nouvel ordre. Pour toute recherche administrative urgente sur les fonds conservés sur le site concerné (archives contemporaines), nous vous invitons à nous contacter pour une communication par correspondance ou, en cas de nécessité pratique, pour organiser une session de consultation en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois des documents nécessaires à votre recherche.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

Jules Crépieux-Jamin, homme de science et d’esprit

Un fonds privé original entré récemment aux archives

Publié le 10 janvier 2011
Gravure noir et blanc de Jules Crépieux-Jamin de trois-quart, portant un moustache fournie et un binocle.

Portrait de Jules Crépieux-Jamin. Gravure de Teyssonnières, vers 1900. Archives départementales du Pas-de-Calais, 79 J 1.

Les archives départementales du Pas-de-Calais ont fait l’acquisition en 2009 des archives personnelles du graphologue Jules Crépieux-Jamin (1858-1940). Celui-ci est né à Arras, mais après des études d’odontologie à Genève, c’est à Rouen qu’il s’installe afin d’exercer son activité de chirurgien-dentiste.

C’est la lecture d’un article de l’abbé Jean-Hippolyte Michon (1806-1881) sur les rapports de l’écriture avec le caractère, qui l’amène à se passionner pour la graphologie. Il tente, dès lors, de donner à celle-ci le statut de science rationnelle, par la publication de nombreux ouvrages entre 1885 et 1929. Le plus connu est certainement L'ABC de la graphologie, où il met au point une classification des types d’écriture qui est encore utilisée de nos jours et qui est à la base de l’apprentissage de la graphologie.

Cette nouvelle "science" est entre autres mise en lumière lors de l’affaire Dreyfus. En effet, en 1897, Jules Crépieux-Jamin est mandaté pour participer à l’expertise du bordereau. À la suite d’une analyse graphologique, il affirme que l’auteur du texte préjudiciable n’est pas Alfred Dreyfus et contribue ainsi à prouver l’innocence de ce dernier. Une lettre de Lucie Dreyfus, du 16 août 1897, en témoigne :

Je suis heureuse que la graphologie vous ait amené à partager notre conviction et c’est pour moi une grande satisfaction que la pensée que votre nom, votre réputation contribueront à apporter la lumière, à faire rendre à mon pauvre mari l’honneur et l’estime dont il n’a jamais cessé d’être parfaitement digne.

Le fonds Crépieux-Jamin est consultable dans la salle de lecture du centre Mahaut-d’Artois à Dainville sous les cotes 79 J 1 à 32.

Document manuscrit sur lequel on lit "Écriture de Marthe B. 1. E. fusiforme. Sensualité très marquée (empâtements). E. commune, manque de distinction. 2. E. aux habitudes calligraphiques : esprit passif, sans originalité, insignifiant. E. descendante : fatigue et nonchalance, manque de tenue et de retenue. E. floue quand elle cesse d'être calligraphique mais toujours avec des renflements fusiformes : caractère mou, sans consistance : manque d'activité, manque de retenue. Inégalités de formes : mobilité, fausseté. Inégalités de direction : pas de souplesse. E. gladiolée : finesse ; a, o et q fermes : secrétivité ; [le tout montre] ruse et mensonge. E. sinistrogyre (voir les divers signes) : égoïsme. Ruse ou fausseté, égoïsme, vanité (voir indigne complaisance en soi) : mensonge intéressé ; mensonge pour se donner de l'importance. Sensualité, mensonge : [...] ça peut bien conduire à l'inconduite".

Analyse graphologique réalisée par Jules Crépieux-Jamin, sans date. Archives départementales du Pas-de-Calais, 79 J 5.