Un peu d’histoire…
En 1889, les premières moniales de Sainte-Cécile de Solesmes, appartenant à la Congrégation de Solesmes, arrivent à Wisques. Elles achètent le petit château de Wisques et y convient des moines bénédictins pour les servir comme chapelains. Puis, en 1894, elles font construire le monastère Notre-Dame. La même année, les moines s’installent dans le grand château en contrebas et Saint-Paul de Wisques est érigé en prieuré conventuel en 1895. Il s’agit d’une petite communauté de religieux dépendant d'une abbaye et gouvernée par un prieur. Les deux communautés sont contraintes de s’exiler aux Pays-Bas à la suite des lois anticléricales de 1901 et s’installent à Oosterhourt. Les moniales reviennent à Wisques en 1919 et les moines en 1920.
Le prieuré Saint-Paul de Wisques devient alors une abbaye, c’est-à-dire un monastère où vit une communauté de moines sous l’autorité d’un abbé. Lors des années suivant le retour des moines, des constructions plus conformes à la tradition bénédictine sont réalisées. L'architecte Dom Bellot réalise l'aile nord-est de l’abbaye, qui constitue le point d'orgue de cet ensemble composite. La totalité des bâtiments de l’abbaye Saint-Paul de Wisques sont protégés au titre des Monuments Historiques depuis 2014.
La restauration
Une première opération en 2003 concerne la restauration des souches de cheminée de l’abbaye Notre-Dame. En 2015, les murs de clôture des jardins sont eux aussi très dégradés. Par conséquent, une restauration se révèle urgente.
Les travaux se divisent alors en 4 phases et s’étalent sur 3 ans, entre 2017 et 2019. L’objectif est de compléter et restaurer les murs de la cour d'honneur de l'abbaye ainsi que sa clôture extérieure de 96 mètres. La première phase permet la restauration de 16 travées, la deuxième de 17 travées et la troisième de 9 travées. Ainsi, les murs en maçonnerie de brique jaune locale composés de créneaux sont restaurés dans les règles de l’art. La dernière phase des travaux est consacrée au mur d’entrée.
Le mur présent est cependant construit à partir de béton banché et de mâchefer. Une restitution d’un mur plus harmonieux et intégré est alors imaginée en coordination technique avec la Fondation du patrimoine et le Département. Les travaux permettent de reconstruire un mur d’aspect traditionnel, avec un soubassement d’un tiers de hauteur en maçonnerie enduite et deux tiers de mur couvert de briques à champ. Ce chantier a permis la contribution de personnes en situation de réinsertion. Pour financer les travaux, un appel aux dons est lancé, avec l’aide de la Fondation du patrimoine.