Un peu d’histoire…
La fondation du village de Bléquin est ancienne, elle remonte au 13ième voire au 12ième siècle. La paroisse se constitue également à cette période. Cependant, l’histoire de l’église Saint-Omer à ce moment-là est plutôt mal connue. A l’époque moderne, l’édifice comporte une tour en pierre relativement importante sur base carrée, probablement d’origine romane, représentée par Adrien de Montigny au début du 17ième siècle dans ses croquis préparatoires aux gouaches destinées au duc de Croÿ. A ce moment-là, la tour ne possède pas encore de flèche en pierre. Elle a probablement été réalisée au 17ième ou au 18ième siècle. Le chœur est profondément modifié au cours du temps et le clocher connait de multiples campagnes de restauration. Le 19ième siècle est notamment une date clé dans la reconstruction de l’église : le clocher-porche en brique, achevé par une flèche en pierre, est rebâti en 1845 et restauré en 1896. Les dates de reconstruction figurent sur une pierre au-dessus du porche. La nef est quant à elle reconstruite en 1895-1896. Les fondations sont en brique alors que l'élévation est en pierre de taille, provenant des carrières d'Elnes ou de Wavrans-sur-l’Aa.
La restauration
En 2015, les voûtes du chœur « en bourre » (mortier de chaux naturelle et torchis) montrent des signes de faiblesse après la chute d’une ogive complète à la suite d’infiltrations d’eau. Un premier travail d’analyse par un artisan spécialisé met en évidence une déstructuration complète de la voûte du chœur. Un diagnostic approfondi s’avère alors indispensable afin de contrôler l’état des charpentes et vérifier la présence éventuelle de champignons lignivores comme le mérule.
Le diagnostic portant sur l’état sanitaire de l’édifice réalisé par l’architecte du patrimoine Hugues Dewerdt révèle que la déstabilisation de l’ensemble des voûtes du chœur n’est pas le seul désordre existant : de sévères dégradations portent également sur le clocher et les maçonneries de la flèche, ce qui présente un danger pour le public aux abords de l’édifice.
Ainsi, le projet architectural de restauration propose trois phases d’intervention afin de préserver l’édifice. La première phase, réalisée en 2017 en urgence concerne la restauration des voûtes du chœur. La deuxième phase importante programmée en 2019 permet la restauration des maçonneries du clocher dans le respect de son histoire, en préservant par exemple le garde-corps plus tardif en ferronnerie de la tour. Enfin, la réfection de la couverture en ardoises naturelles du chœur constitue une nouvelle phase de travaux pour 2021-2022.