Un peu d’histoire…
L’histoire de l’église Saint-Omer de Setques est relativement peu connue. Cet édifice de taille modeste, de style gothique tardif pour la partie haute du clocher, appartenait au chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer. L’édifice de pierre calcaire dispose d’une tour-clocher formant un narthex, donnant accès à une nef et à un chœur voûté achevé par un chevet droit.
Il est possible de distinguer deux grandes phases de construction, qui divisent l’église en deux parties distinctes. La première est antérieure à 1740 et correspond à la construction de la tour et de sa flèche, aux fondations de la nef, aux pignons occidentaux de la nef et au mur oriental du chevet. La partie du 18ième est fortifiée comme la plupart des églises de ce secteur. La deuxième date importante est 1863 : elle correspond à la reconstruction de la nef et d’une partie du chœur sur les anciennes fondations. Le chantier a permis la découverte des traces archéologiques du chœur à chevet plat, dont l’origine remonte probablement au 16ième siècle. Le chœur fut ainsi élargi. La charpente, notamment les fermes anciennes et plus petites de celle-ci, sont conservées apparentes et différenciées par une teinte plus sombre afin de garder une trace visible de ces dispositions plus anciennes.
La tour du clocher de l’église abrite une cloche prénommée Omère, fondue en 1753 en bronze et classée au titre des Monuments Historiques par arrêté du 20 septembre 1943. Gugelot est le fondeur de cette cloche d’environ 600 kg. L’église renferme également un confessionnal en bois de sapin, avec des éléments sculptés, et inscrit au titre des Monuments Historiques par arrêté du 4 mars 1981.
La restauration
Après un diagnostic réalisé en 2012 par l’agence Nathalie T’Kint, de nombreux désordres au niveau des maçonneries sont constatés. Ces altérations sont de deux natures : des chutes de pierres et des fissures, induites par une déstructuration des maçonneries internes. Dans le cas de cet édifice, la présence de sels minéraux dans les maçonneries, conjugués à l’action des infiltrations d’eau de pluie, sont à l’origine des principales dégradations constatées sur les maçonneries de pierre calcaire. Les couvertures de la nef et du chœur sont également fortement altérées.
Selon les priorités, la restauration du clos et du couvert de la nef est réalisée en 2016-2017 puis celle du chœur et de la sacristie en 2018. Les intérieurs sont également traités en même temps, notamment pour le chœur. Le chantier se poursuit en 2021 pour la restauration globale du clocher.
En 2020, dans la continuité du projet de valorisation de l’église, le confessionnal de cette église bénéficie également d’une restauration. L’ensemble de ce mobilier, protégé au titre des objets Monuments Historiques, présente de nombreux désordres structuraux, en particulier localisés sur la partie basse (plancher, plinthes et structure). Celle-ci est très altérée et ne présente donc plus de fonction porteuse. Des insectes xylophages s’attaquent également à cette zone, fragilisant l’ensemble du support. De plus, la polychromie imitation bois est fortement écaillée et présente de nombreuses lacunes. La campagne de restauration est de ce fait devenue nécessaire en impliquant plusieurs étapes : l’ensemble des éléments sont démontés et dépoussiérés, le bois est traité et consolidé, les assemblages sont révisés et eux aussi consolidés puis des greffes de bois sont ajoutées. Enfin, la polychromie est nettoyée et les lacunes sont mastiquées. Une réintégration colorée imitation bois est ensuite réalisée pour les modénatures. Les décors en bronzine sont dégagés et les lacunes reprises afin de recevoir une finition à la feuille d’or sur mixtion. Le confessionnal retrouve également son fronton triangulaire avec la représentation de la Trinité.