Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

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Pétition des maîtres de poste contre les loueurs de chevaux et de voitures

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À Monseigneur, Monseigneur le duc de Choiseul, pair de France, conseiller d’État, et ministre de la Guerre et de la Marine

Remontrent très humblement les maîtres de postes des provinces du Calaisis, Boulonnois et Picardie. Par ses abus fréquents qui s’augmentent de jour en jour dans ces provinces au grand préjudice des maîtres de postes, les entreprises que fait le fermier des carosses pour l’annéantissement des postes, ne permettent pas aux remontrants de différer plus longtems à porter leurs justes plaintes aux pieds de vôtre grandeur, monseigneur.

Boulogne et Calais se trouvent remplis de loueurs de chevaux et de voitures. Il y a dans la première de ces deux villes plus de 80 chevaux de louages et de 30 voitures tant cabriolets que berlines. Calais en est également rempli. C’est dans les ports de ces deux places voisines d’Angleterre ou les déparquements sont plus fréquens.

Les loueurs de chevaux ou les personnes qui sont affidées vont au-devant de ces étrangers, qu’ils enlèvent à la poste, au mépris des ordonnances et réglémens ; les uns pour se dérober aux poursuittes des maîtres de postes profitent des ténèbres de la nuit pour n’être point apperçûs. Les autres plus hardies ou pour se mettre à labry des recherches, se munissent d’un permis du commis du bureau des carosses, avec lequel ils conduisent toutes personnes, en passant hardiement en plein jour au-devant de la Poste, en guides et en bottes. Enfin, Monseigneur, les choses sont au point que s’il peut être en la disposition du fermier des carosses de donner des permis aux loueurs de chevaux et de voitures pour conduire qui bon leur semble au mépris de la Poste, en ce cas les postes n’ont plus besoin d’être montéz que pour conduire les courriers de sa Majesté et les autres qui sont presséz ou trop chargéz, autrement la dépense inutile que les maître de Postes sont obligéz de faire en chevaux, nourritures, harnois, loyers de maisons, les mettra hors d’état de se soutenir, causera leur ruine et par une suitte nécessaire l’annéantissement des Postes est certain, surtout dans ces provinces.

La contravention est si accrédité que les loueurs de chevaux et de voitures enchérissent les uns sur les autres en sorte qu’un Sr Routtier aubergiste à Marquise, à trois lieües de Boulogne, sur la route de Calais, s’étant mis en chevaux et voitures établit une correspondance secrète avec un aubergiste anglois nommé Doharty, et certains loueurs de chevaux de Boulogne au moyen de quoi lorsqu’il arrive des étrangers à Calais d’autres correspondants de Doharty et Routtier de cet endroit les ammenent à celui-ci, qui les conduit à Boulogne la nuit chez Doharty, et de là à Paris ou dans l’intérieur du Royaume. Routtier et ses correspondants conduisent en guides, en bottes et le trains de Postes. La preuve des deux premières conditions est facile à faire, mais s’il faut que la troisième s’y rencontre pour être en contravention, comment la justiffier, sinon d’accompagner la voiture avec un officier public pour reconnoitre, s’il là conduit le trains de Poste. La chose est presqu’impraticable. Surtout quand la conduite a été faitte dans le ténébres.

Les maîtres de Postes du Buisson et de Marquise sont en instance au conseil pour une contravention de cette nature. Le délinquant étoit en guide, et en bottes, on prouvoit qu’il avoit conduit aussi vite que la Poste cependant les maîtres de Postes n’ont point été écoutéz à l’intendance, sur le fondement que le délinquant avoit un permis du Bureau du Carosse à Calais.

Si cette précaution suffit et si le fermier des carosses est en droit de donner des permis tous les jours à qui il luy plait, il n’y a pas de doute que les Postes demeureront désertes ; En sorte que les maîtres de Postes voient avec la plus vive douleur ces entreprises journalières de la part des loueurs de chevaux sans oser les arrêter dans la crainte d’un procès qui acheveroit leur désastre.

Vous seul, Monseigneur, pouvez réprimer ces abus et ces entreprises, qui ne tendent à rien moins qu’à la ruine des Postes ; c’est la seule espérance qui reste aux remontrants.

Si dans tous les temps les roys ont si souvent accordéz leur protection au soutient de l’établissement des Postes, si important à l’État et au public, que n’ont point à attendre les remontrants de la Bonté du monarque sous le règne duquel ils ont le bonheur de vivre et du zèle et de la sagesse du ministre aux pieds duquel les remontrants se voient aujourd’hui forcéz de porter leurs justes plaintes. Et c’est dans cette confiance que les remontrants continueront leurs vœux pour la conservation et postérité de vôtre grandeur, Monseigneur.

M. [Leducq], J.B Gambard, Grandsire

Archives départementales du Pas-de-Calais, 95 J 4.

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