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"Et voici Lens, la perle de l'Artois"
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Histoire de la cité de la fosse 11
À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, une institutrice lensoise, Madeleine Bucquet, entreprend la rédaction d’une monographie richement illustrée sur l’histoire de la cité Saint-Pierre de la fosse no 11. Ce précieux document nous est parvenu grâce à l’entrée, en 2017, du fonds Gauheria aux archives départementales du Pas-de-Calais.
Une monographie à l’honneur
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Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Ce document se présente sous la forme d’un simple cahier d’écolier de 64 pages. Sur la couverture grisâtre, sont dessinés l’église Saint-Pierre de Lens et le chevalet de la fosse 11. Elle porte, sommairement, l’inscription "Notre cité – École des filles, cité Fosse 11 de Lens. CM 2. 4ième classe". Mais dès son ouverture, le charme de l’écriture régulière des institutrices d’autrefois, agrémentée de nombreuses illustrations, pique la curiosité du lecteur.
Cette monographie, rédigée durant l’année scolaire 1947-1948, rappelle, alors, l’histoire de la récente cité de la fosse 11 (dite aussi Saint-Pierre ou Pierre Destombes). Elle débute toutefois bien avant la création de cette dernière en 1891, par le récit de la bataille de Lens, en 1648. Puis elle relate, grâce aux recherches des élèves et au recueil de témoignages, l’histoire mouvementée de la cité qui n’a qu’un demi-siècle, au moment de la rédaction. Chaque partie de la monographie est alors confiée à des petits groupes d’élèves.
Le présent document aborde, ainsi, les sujets suivants :
La bataille de Lens, en 1648 : haut fait d’armes qui mit fin à la guerre de Trente Ans et qui, surtout, se déroula dans la plaine qui verra naître, trois siècles plus tard, chevalets et terrils.
La découverte du charbon dans la région.
La création de la cité de la fosse 11, à partir de 1891, apparaît une véritable petite ville dotée d’écoles, d’une église, d’une salle des fêtes et d’équipements sportifs.
La Première Guerre mondiale, présentée de façon chronologique, grâce aux souvenirs glanés auprès des « anciens ». Ce chapitre concerne à la fois : la mobilisation, l’invasion et les victimes des bombardements.
La cité en ruine et sa reconstruction. Ainsi les logements s’élèvent rapidement et sont désormais équipés d’eau et d’électricité, à croire qu’une fée bienfaisante préside à la reconstruction de la cité
. Les écoles rouvrent en 1920.
La fosse 11, dont les renseignements ont été pris auprès des cadres de la Compagnie des mines de Lens.
La population. La cité Saint-Pierre est alors un quartier cosmopolite qui abrite environ 40 % d’étrangers.
Et enfin, la vie des mineurs. Certains élèves témoignent ainsi du quotidien de leurs pères, mineurs de fond. Les témoignages sont entrecoupés de poèmes de Jules Mousseron (1868-1943).
Existe-t-il d’autres documents de ce genre ?
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Plan de la fosse Saint-Pierre de la cité n°11 à Lens. Extrait de la monographie de Madeleine Bucquet, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Plan de la fosse Saint-Pierre de la cité n°11 à Lens. Extrait de la monographie de Madeleine Bucquet, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Dans la plupart des cas, les monographies communales ont été réalisées à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Les instituteurs se lancent, alors, dans des recherches sur l’histoire de leurs communes, à la demande du Ministère de l’Instruction publique, notamment, à l’occasion des expositions universelles de 1889 (instruction générale du 31 juillet 1887) et de 1900 (instruction générale du 29 décembre 1898).
Tout comme le document présenté ici, ces monographies dressent un tableau de la physionomie des communes de l’époque, en suivant un plan-type. Elles nous renseignent sur la situation géographique, la population, l’histoire et la vie économique de la commune. Et elles sont souvent illustrées de plans, de photographies ou de dessins.
De nombreux services d’archives départementales conservent de belles collections de ces précieux documents. Ce n’est malheureusement pas le cas pour les Archives départementales du Pas-de-Calais, où l’on ne trouve plus que quelques monographies communales isolées dans des fonds épars. La série T (enseignement général, affaires culturelles, sports) contient par exemple la monographie de Montreuil-sur-Mer. La monographie communale d’Achicourt se trouve, quant-à-elle, conservée dans la bibliothèque historique (cotes Ms 96-98). Les archives disposent en outre de 177 monographies agricoles, conçues par les instituteurs entre 1930 et 1964 (cotes 7 M 1001-1176 [lien vers l’IR ?]).
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Cité de Lens avant la guerre [de 1914-1918]. Extrait de la monographie de Madeleine Bucquet, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Cité de Lens avant la guerre [de 1914-1918]. Extrait de la monographie de Madeleine Bucquet, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Le document actuel est dû à l’initiative de Madeleine Bucquet (1902-1975), institutrice d’une classe de CM2 à l’école des filles de la cité Saint-Pierre qui comprend, à cette époque, quinze classes. Cet exercice pédagogique a très probablement été rédigé à l’occasion du tricentenaire de la bataille de Lens en 1648, d’autant que l’histoire de cette récente cité n’avait pas encore fait l’objet de recherches historiques approfondies. Madeleine Bucquet est la fille aînée d’Alfred Bucquet (1871-1951), lui-même instituteur et historien de Lens.
Cette fille du pays a passé l’ensemble de sa carrière dans sa ville natale. Elle a, ainsi, enseigné à l’école des filles de la fosse 11 de 1920 à 1937, puis de 1946 à 1962 ; avec une seule "infidélité", pour une raison qui nous est inconnue, de 1938 à 1946, au profit d’une école de la fosse 4.
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Ouvriers dans une taille. Extrait de la monographie de Madeleine Bucquet, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Ouvriers dans une taille. Extrait de la monographie de Madeleine Bucquet, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Elle n’a pas été inspectée durant l’année scolaire 1947-1948, époque de la rédaction de la monographie. Toutefois, les rapports des 3 novembre 1944, 18 octobre 1946 et 18 juin 1949 nous renseignent quelque peu sur elle. On y trouve, par exemple, les mentions suivantes : Le pays minier a son style de vie, que la maîtresse connaît bien
(1944) ; Melle Bucquet est une maîtresse dévouée, très consciencieuse, qui fournit dans sa classe un gros travail » (1946) ; ou encore « la discipline est facilement assurée
(1949).
Gauheria : un fonds inestimable pour l’histoire de la région lensoise
Ce document est issu des archives de l’association Gauheria - le passé de la Gohelle (sous-série 112 J) entrées aux archives départementales le 5 décembre 2017.
Créée en 1983 par Bernard Ghienne (1947-2016) et Eugène Monchy (1930-2002), cette association a pour but de réaliser des recherches à caractère archéologique, historique et culturel concernant essentiellement le secteur géographique de l'ancienne Gohelle. De 1984 à 2017, elle assure la publication régulière d’une revue de qualité, à laquelle se sont ajoutés dix numéros hors-série, intitulés Les dossiers de Gauheria. L’association finit, toutefois, par être dissoute par un vote de l’assemblée générale du 12 mai 2017.
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Dessin représentant la fosse Saint-Pierre de la cité n°11 à Lens. Extrait de la monographie de Madeleine Bucquet, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Dessin représentant la fosse Saint-Pierre de la cité n°11 à Lens. Extrait de la monographie de Madeleine Bucquet, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Son fonds d’archives a été parfaitement bien conservé, ce qui permet de pleinement appréhender le fonctionnement et les activités d’une association qui a marqué de son empreinte l’histoire du Pas-de-Calais. Il contient en outre une riche documentation, parfois composée de documents originaux, qui a aidé à la publication de nombreux articles. C’est d’ailleurs le cas du document présenté ici, qui a été entièrement retranscrit par Pascale Bréemersch dans le 52ième numéro de la revue, publié en août 2003.
Témoignage inestimable pour l’histoire de la cité de la fosse 11, cette monographie, cotée 112 J 115, est à présent consultable sur notre site, sous forme numérisée et en transcription.
Madeleine Bucquet aurait probablement été heureuse d’apprendre que son école ait été inscrite aux monuments historiques le 29 novembre 2009, et la fosse 11 classée par arrêté du 21 décembre 2009. Une grande partie de la cité est aussi inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, depuis le 30 juin 2012.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Monographie de la cité Saint-Pierre
Fosse 11 de Lens
Notre cité doit son existence au charbon de son sous-sol et à la Société des mines de Lens ; mais, bien avant cela, un événement historique s’y déroula : le mois d’août 1948 nous en fera vivre le tricentenaire (1648-1948).
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Bataille de Lens
Extrait de la leçon : La guerre de Trente ans dans notre région
Il y aura trois cents ans le 20 août que le Grand Condé remporta, sur les Espagnols, la victoire de Lens qui mit fin à la guerre de Trente ans et permit à Mazarin de signer les traités de Westphalie.
Notre cité est bâtie à peu près au centre de la plaine où se déroula le combat.
L’armée espagnole, forte de 18 000 hommes, arriva par Pont-à-Vendin, l’armée française, avec 16 000 hommes, par La Bassée.
Le 18, Condé vint reconnaître les positions de l’ennemi et s’en retourna tout joyeux de les voir en si bon lieu pour les combattre.
Le 19, il établit ses troupes derrière la cote 70 depuis Vendin jusqu’à Bully.
Mais, pendant la nuit, l’ennemi s’empara de Lens et choisit sa ligne de bataille sur les hauteurs d’Éleu, de Liévin, jusqu’à la fontaine d’Uzon. Cette fontaine continue à couler au sud du village, au bord du bois d’Uzon, en bordure du chemin entre Aix et Marqueffles.
La journée se passa en escarmouches et tirs d’artillerie.
Le 20, à la pointe du jour, les Français, dont les [...]
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
[...] les chevaux n’avaient ni bu ni mangé depuis trente-six heures, firent mouvement vers Noeux où se trouvaient les bagages.
Un premier engagement vers Angres et Aix resta à l’avantage de la cavalerie ennemie, ce qui décida l’archiduc Léopold à quitter ses positions.
Les deux armées marchèrent alors l’une contre l’autre. L’action décisive commencée vers 2 heures ne dura guère plus d’une heure. Elle s’est déroulée dans la plaine ; la cité est au centre de l’action.
Ce fut ensuite la poursuite des fuyards à travers les marais d’Avion, vers Douai, l’évacuation des prisonniers sur Arras, la reddition de la forteresse de Lens, la récupération des bagages ennemis groupés sur les hauteurs de Liévin. La rue de l’Abregain, au n° 3 de Lens, tire son nom d’un arbre, l’arbre de gain, qui rappelait ce souvenir. Il se trouvait au bout de la rue, du côté de Lens (vers L’habitude).
Parmi les bagages, les Français trouvèrent [...]
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
[...] deux charrettes portant des menottes destinées par les Espagnols aux prisonniers français qu’ils comptaient bien faire. Ce fut le contraire, les Français firent 5 800 prisonniers.
L’après-midi, vers trois heures, Condé ayant assuré sa victoire se reposa sous l’arbre de Grenay ou de Condé qui a été abattu par la fameuse tempête du 12 mars 1876. Une stèle de grès rappelait ce souvenir historique et un tilleul remplaçait le premier arbre.
En 1915 les Français occupaient ce point stratégique, en face des Allemands incrustés dans les maisons de Calonne-Liévin. Les Français abattirent cet arbre isolé qui pouvait servir de point de repère aux Allemands. Ils remplacèrent la stèle par une épaisse tôle circulaire, en tout semblable d’aspect au monument, et qui servit de poste d’observation. Cette tôle subsiste et peut se voir au point culminant de la route de Liévin à Grenay, près de la cité des Alouettes.
C’est ici, Grand Condé, qu’en ce combat célèbre Où ton bras fit trembler le Rhin, l’Escaut et l’Èbre, Lorsqu’aux plaines de Lens, nos bataillons poussés Furent, presqu’à tes yeux, ouverts et renversés. Ta valeur, arrêtant les troupes fugitives, Rallia, d’un regard, leurs cohortes craintives, Répandit dans leurs rangs ton esprit belliqueux Et força la victoire à te suivre avec eux
.
Boileau
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Le charbon
[Mention de Madeleine Bucquet] Travail rectifié et complété de la première équipe
De quand datent les premiers documents sur l’extraction du charbon ?
Là où il affleurait au sol, le charbon est connu des hommes de temps immémoriaux.
Il était connu en Angleterre depuis plusieurs siècles puisque, en 1066, Guillaume le Conquérant put disposer des mines de Newcastle.
En France, le plus ancien document connu date du 6 avril 1201, sous Philippe Auguste. On y emploie l’expression "carbonnes terrestres".
En Belgique, dans le Hainaut, une légende le fait découvrir vers 1200. Voici la légende traduite du latin :
Une terre noire très bonne pour servir aux forgerons et pour faire du feu a été découverte près de Liège, en différents endroits, de la manière suivante. Un vieillard, vénérable par son front chauve et par sa barbe, revêtu d’un habit blanc, a passé, dit-on, par le village qu’on nomme Cocke, il a dit à cet artisan qui se plaignait de trop dépenser pour le charbon de bois et de faire ainsi peu de bénéfices : « mon ami, va au mont voisin des moines, tu trouveras ouvertes des veines pour ton usage.
Comment fut découvert le charbon dans notre région ?
Les bassins d’Anzin et d’Aniche étaient déjà connus depuis le XVIIIe siècle. En 1841 madame de Clercq fait commencer dans son parc d’Oignies le forage d’un puits artésien. Pas d’eau jaillissante, mais l’on apprend vers 1846 que la sonde a rencontré le charbon à la profondeur de 170 mètres.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Aussitôt connue, cette découverte provoque des recherches dans la région. En 1850, le terrain houiller est reconnu de Douai à Lens ; le bassin sera bientôt partagé entre les diverses sociétés.
Quand fut fondée la Société des mines de Lens ?
La Société des mines de Lens fut fondée en 1852 par un groupe d’industriels lillois qui donnèrent l’argent nécessaire.
La cité. Sa création. Son développement
[Mention de Madeleine Bucquet] Travail rectifié et complété de la 2ième équipe
De quand date la fosse n° 11 ?
La fosse fut ouverte en 1891 et mise en extraction en 1894. On l’appela fosse Pierre Destombes, du nom d’un administrateur, ou plus ordinairement fosse n° 11. L’église fut dédiée plus tard à saint Pierre, de là le nom de cité Saint-Pierre.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Où s’est bâtie notre cité ?
Dans la plaine de Lens, sur trois communes :
Lens, au lieudit Les cent mesures ;
Liévin, au lieudit La plaine ;
Loos, au lieudit Le riez.
Notre cité, à cette époque, était aride, sans arbres; une écurie en briques, avec un toit en tuiles, se dressait à l’endroit de la place du football. Elle servait à neuf cultivateurs lensois qui louaient Les cent mesures.
Comment cette terre fut-elle acquise par les Mines de Lens ?
La Société des mines de Lens l’acheta à Édouard Herreng de Vaudricourt. Il la tenait des descendants du duc de Béthune-Sully, mort en 1812. Le duc avait reçu cette terre de Louis XVI en échange d’une autre (la terre d’Henrichemont).
Pourquoi la Société des mines de Lens commença-t-elle à bâtir la cité sur la commune de Liévin avant de bâtir sur la commune de Lens ?
La plaine avait été achetée à monsieur Aronio de Romblay; elle était libre de bail. Les cent mesures, au contraire, étaient louées et les baux n’expiraient qu’en 1898.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
La cité se construit
[Mention de Madeleine Bucquet] Promenade scolaire, compte rendu par la 3ième équipe
Connaissez-vous l’endroit de votre cité où furent bâties les premières maisons ?
Les premières maisons furent bâties au nombre de 300, entre les avenues 1 à 14.
L’avenue 13 s’appelait alors avenue des Écoles parce qu’elle aboutit à la place de Lorraine où se trouvaient aussi l’école des garçons ainsi que la chapelle et le dispensaire.
La place de Lorraine fut le centre de la cité à ses débuts.
Indiquez les autres chantiers de construction pendant les années qui suivirent.
En 1898, Les cent mesures devenues libres de bail, la Mine commença aussitôt ses constructions: l’école des garçons, à l’emplacement de l’école des filles actuelle (1898); les maisons des rues Saint-Pierre, de Flandre, d’Artois, de Normandie et chemin Manot ; l’église (de 1899 à septembre 1901). Une avenue bordée [...]
Légende de l'illustration
Plan de la cité avant la guerre 1914-1918, partie transformée par la reconstruction.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
[...] de petits squares va de l’église à la place de Lorraine.
Quelques années passent, le personnel de la fosse augmente, le train amène chaque jour des ouvriers de la région de Templeuve; il faut de nouveaux logements; les rues de Bretagne, de Picardie, de Provence et celle le long de la voie ferrée (rue du Lieutenant de Genouillac) sont mises en chantier.
Sur Liévin, deux parcelles se construisent encore ; l’une près du café Courtin, l’autre rue d’Artois, près du passage à niveau du 11 bis.
En quelle année la halte de Loos-en-Gohelle fut-elle ouverte au trafic ?
En 1895, à la grande satisfaction des ménagères qui, pour 25 centimes aller et retour, allaient au marché de Lens.
La cité Saint-Pierre est maintenant presque achevée. Son chevalet et sa haute cheminée fumante, son église aux deux clochers, ses pavillons aux toits de tuiles, ses avenues bordées de haies d’épines bien taillées s’étagent sur la pente sud-est de la cote 70.
Les visites officielles et autres se répètent souvent. La direction des Mines de Lens présente volontiers une réalisation dont elle est fière.
Légende de l'illustration de la page de gauche
L'église et l'école des garçons avant la guerre 1914-1918.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Église, écoles, dispensaire, école ménagère, ouvroir, atelier de couture, coopérative, salle des fêtes, de gymnastique et terrain de sports sont à la disposition d’une population nombreuse, de bonne tenue, accueillante, heureuse dans sa vie qu’elle sait rude mais qu’elle accepte avec vaillance. Les œuvres sociales lui viennent en aide.
Beaucoup d’anciens conservent de cette époque un souvenir ému.
Voici une cantate qui fut composée en son honneur, à l’occasion de la dernière distribution solennelle des prix en 1913.
La perle d’Artois
Paroles du docteur Arnaudet père, musique de H. Charlet
Lens orgueilleux de sa fertile plaine,
Le sang jadis arrosa ses sillons,
Sommeillait, riche aux vagues des moissons.
Des dons du Ciel la coupe semblait pleine.
Vinrent Titans et la terre aux abois
Sous leur talon vomit la noire pierre
D’où naît le feu, d’où jaillit la lumière Et voici Lens, la perle de l’Artois.
Las ! Plus de paix dans la douceur de vivre
Sol et sous-sol partout sont trépidants
Tous affairés, tous allant, tous venant
Trains enfiévrés à se fuir, à se poursuivre
À l’horizon, hauts chevalets vibrants,
De toutes parts bouillonnante matière,
Du grand travail c’est la grande prière, Entendez-vous la fournaise de Lens ?
Légende de l'illustration
Salle des fêtes avant la guerre 1914-1918. La salle des fêtes n'a pas été reconstruite.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Il est un coin qui rit sur la colline
Et sur l’abîme où le double clocher
Va bénissant hommes, squares, vergers,
Palais, écoles, et l’orgueil de la Mine,
Tels que moineaux gazouillent les enfants
Sous l’œil du Maître en son zèle sagace,
Et la Bretagne a coudoyé l’Alsace J’ai dit Saint-Pierre est la perle de Lens.
La guerre 1914-1918
[Mention de Madeleine Bucquet] Souvenirs glanés près des Anciens
Avant l’invasion
Fin juillet 1914. On parle beaucoup de la guerre. L’Amicale des Anciens élèves organise un voyage à Rouen pour le dimanche 2 août. Un train spécial est retenu mais le voyage aura-t-il lieu?
1er août. Un avis du chemin de fer arrive à l’école des garçons : le train garé à Lens depuis plusieurs jours est réquisitionné pour l’armée. Bientôt des affiches sont apposées partout. C’est la mobilisation générale.
3 août. Les premiers contingents partent. L’ingénieur de la fosse 11, M. de Genouillac, rejoint aussi son imité: le 40ième d’artillerie à Douai. Il sera tué en Champagne, en juin 1915.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
2 septembre. Grand émoi, une patrouille allemande survient à Lens. Une affiche "Levée en masse" fait partir tous les hommes mobilisables.
Rentrée des classes. Les écoles rouvrent leurs portes aux enfants. Des institutrices remplacent à l’école des garçons le directeur et les instituteurs mobilisés. Des bruits alarmants circulent: "Les Allemands avancent". Par les nuits calmes, on entend le canon au loin. Des évacués passent sur la route de Béthune.
3 octobre. Sur la route, le triste cortège des évacués se déroule sans arrêt. La panique s’empare des habitants de la cité qui, à leur tour, abandonnent leurs maisons. Le soir, on se bat au cimetière est.
L’invasion
4 octobre. C’est l’occupation de Lens par l’armée allemande. C’est l’affolement au n° 11. La plupart des habitants, fuyant l’invasion, vont grossir sur les routes la foule apeurée et inquiète des évacués. Les derniers dragons replient à travers la cité et s’éloignent dans la direction de [...]
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Transcription du document
[...] l’ouest.
Vers 2 heures, la cité présente un aspect sinistre malgré le temps radieux de cette après-midi d’automne.
Bientôt apparaissent les premiers uhlans. L’un d’eux est tué dans le haut de la 14ième avenue (rue 15 actuelle).
5 octobre. C’est l’occupation de notre cité. Sous les regards atterrés des quelque sept cents habitants restés au n° 11 l’armée allemande déferle de toutes parts:
de Loos par la rue de Liévin,
de la fosse 14 par le chemin Manot,
de Lens, à travers la plaine, entre les deux chemins de fer.
La cavalerie campe dans les jardins de l’école et du presbytère. Le lendemain, les habitants restés se hasardent dehors et voient les clôtures abattues, les arbres et les arbustes ravagés par les chevaux. Matelas, ustensiles, boîtes à conserves, bouteilles vides jonchent le sol.
L’armée française désemparée s’est enfin regroupée et a pris position sur les hauteurs à l’ouest de la cote 70. Les canons sont braqués vers la ville de Lens et vers notre pauvre cité qui, jusqu’au 14 avril 1917, va se trouver en première ligne du front.
6 octobre. Les armées s’affrontent ici pour la première fois. La [...]
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Le jeudi 13 mai, fête de l’Ascension, vers 7 heures du matin, Madame Desgardin pénètre dans son jardin encore cultivé. Ses deux enfants l’y rejoignent.
Sur l’école des filles toute proche éclate, en ce moment, un obus, un seul ! Il blesse la mère tandis qu’un plomb de schrapnel vient toucher au cœur la petite Émilienne. La fillette se relève, pousse un cri « Maman » puis elle tombe inanimée.
Après avoir entraîné Madame Desgardin pour la soigner, on ramasse sa fille. Pleines de délicatesse, les voisines font la toilette du petit cadavre, elles cueillent des branches de lilas blanc pour coucher l ‘enfant sur un lit tendre et parfumé.
Transcription du document
[...] fusillade est vive dans la plaine.
On apporte le premier blessé à 13 heures, dans le bureau de directeur de l’école.
L’école des garçons est transformée en ambulance.
Les Allemands enterrent leurs morts dans le jardin scolaire (il y en aura plus de 300).
Jusqu’en décembre. Il n’y aura pas de combats sérieux entre les deux armées en présence mais on entendra fréquemment la fusillade. Quelques obus de petit calibre tomberont sur la cité, en particulier sur l’église.
21 décembre 1914. C’est un lundi à 2 h 1/2. Jour inoubliable et terrible. Dans le recueillement de ce début d’après-midi d’hiver, soudain les obus pleuvent sur tout le n° 11 : contrecoup d’une attaque française à Lorette, attaque qui malheureusement n’a pas réussi à dégager la chapelle : notre artillerie cherche à détruire les pièces ennemies placées chez nous et aux alentours.
À partir de cette date, les obus tomberont fréquemment sur la cité, éventrant les maisons, retournant la terre des jardins, abattant les clôtures et faisant, hélas, des victimes parmi la population civile.
Empruntons à l’Écho de Saint-Pierre de juillet 1934 le récit suivant :
Le jeudi 13 mai, fête de l’Ascension, vers 7 heures du matin, Madame Desgardin pénètre dans son jardin encore cultivé. Ses deux enfants l’y rejoignent. Sur l’école des filles toute proche éclate, en ce moment, un obus, un seul ! Il blesse la mère tandis qu’un plomb de schrapnel vient toucher au cœur la petite Émilienne. La fillette se relève, pousse un cri « Maman » puis elle tombe inanimée. Après avoir entraîné Madame Desgardin pour la soigner, on ramasse sa fille. Pleines de délicatesse, les voisines font la toilette du petit cadavre, elles cueillent des branches de lilas blanc pour coucher l ‘enfant sur un lit tendre et parfumé.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
[...] Émilienne se trouvait à Notre-Dame de Lorette et, par temps clair, il apercevait sa maison. La veille, il avait pris part à la reprise du fortin de la chapelle.
Septembre 1915. Le mois le plus douloureux pour les envahis de Saint-Pierre fut celui de septembre 1915, lors de la reprise de Loos. Madame Oberlé, directrice de l’école, a écrit :
L’offensive du 25 septembre s’annonça par une formidable préparation d’artillerie et nous fûmes cruellement sous le canon. La bataille commença à l’aube et ce fut terrible. Le 26, nous apprîmes la délivrance de Loos mais Saint-Pierre resta sur la limite extrême du front allemand.
Les 8-9-10 mars 1916. Les derniers habitants restés à Saint-Pierre sont évacués. Ils emportent peu de choses. Le rassemblement a lieu près du canal, au pont de Sallaumines. Des voitures réquisitionnées les emmènent vers Valenciennes.
Ils ne verront pas le jour tant rêvé de la délivrance de la cité. C’est, soutenus par cet espoir, qu’ils avaient supporté là, d’interminables mois, une vie angoissée et difficile, terrés dans les caves, en première ligne du front, sous les bombardements, le joug de l’ennemi, avec un ravitaillement de misère. Nous relevons, à la date du 28 février 1916, dans le journal d’une institutrice restée à la cité pendant l’occupation :
Il est expressément défendu aux soldats de donner aux civils quoi que ce soit et cela depuis huit jours. Beaucoup de familles n’ont plus assez à manger. Le beurre est à 14 francs le kilog. Il y a deux mois que personne n ‘a eu de pommes de terre ; plus de graisse. C’est le régime des haricots et du lard d’Amérique.
33 personnes sont mortes à la cité, victimes des bombardements :
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Madame Biervoye, née Julia Six
Amélie Candat
Madame Dépretz
Léon Doutrelon
Émilienne Desgardin
Raymonde Dandre
Renée Doutrelon
Alfred Dewintre
Georges Deligne
Jean-Baptiste Fauquembergue
Hippolyte Goubet
Charles Gambier
Herfaut (père)
Florimond Joos
Madame Derminghem, née Robillard
Madame Moisse Danuré et ses enfants
Victor
Désiré
Laurent
Marie
Raymonde Mayeux
Madame Merlinnée Gossart
Madame Adrien Poiret
Émile Steelandt
Madame Tellier, née Catherine Thiéry
Florimond Thurlure
Olga Scohy
Monsieur Évrard
Colombe Lemonnier
Les ruines
14 avril 1917. La cité est reprise par les Anglais; elle est complètement détruite. Il ne reste que des pans de murs.
La fosse est noyée, les Allemands ont fait sauter le cuvelage. Les bâtiments en fer dressent tragiquement leurs silhouettes meurtries. La tôle est percée comme une écumoire.
L’église a été la première victime des bombardements. Pourtant les clochers sont encore debout en mars 1916 quand les derniers habitants sont évacués. À la reprise de Saint [...]
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
[...] Pierre – c’est ainsi que les plaques indicatrices de l’armée désignent la cité – il ne reste plus que des pans de murs. Les Allemands ont fait sauter les clochers. Une des cloches est ensevelie sous les décombres. Nos amis les Anglais la trouvèrent et la transportèrent comme butin de guerre au village d’Ourton. Après l’Armistice, elle rentra dans la possession des Mines de Lens qui l’ont placée au fond de notre église. La plus petite des cloches avait été emportée par les Allemands, on ne sait à quelle date.
Les écoles n’existent plus ; l’école des filles avait longtemps servi d’observatoire. On pouvait voir sous les ruines de l’école des garçons deux abris profonds, l’un aménagé sous le bureau du directeur (1ère classe de l’école des filles actuelles) ; l’autre partait de la 6ième classe (non reconstruite) et aboutissait à la rue d’Artois face aux numéros 145 et 147. Un autre abri partait du pavillon habité par les familles Devaux et Goubet. On en retrouverait les vestiges entre le portillon du jardin et la maison actuelle du directeur de l’école.
Le presbytère est rasé. Dans une des caves aménagées pour la commandantur, le chemin de croix de l’église est bien rangé et paraît y avoir été mis à l’abri par des mains pieuses.
En réalité, c’est la couverture d’une diabolique petite machine de guerre qui provoquera une explosion où quatre Chinois employés à la récupération des prises de guerre par les Anglais trouveront la mort. Le presbytère ne sera plus qu’un vaste entonnoir.
Légende de l'illustration
Une vue de Lens qui nous donne une idée de la cité après l'armistice. Cependant quelques maisons étaient encore debout mais irréparables.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Plus tard, deux instituteurs exercèrent dans le jardin scolaire aménagé à l’emplacement de ces ruines leurs talents de sourciers et situèrent les corps. L’un d’eux serait sous la 1ère classe de l’école des garçons actuelle, angle sud-est.
La maison du docteur est debout quoique très mutilée. Le dispensaire attenant est consolidé de planches. La commandantur s’y est abritée un moment.
Les Anglais s’y sont installés après le 14 avril 1917 et ont établi leur principal centre de ravitaillement le long de la rue de Picardie camouflée. Les convois venaient de Bully, la nuit, par la rue Saint-Pierre, l’avenue de l’Église, le parvis (côté école), l’avenue de la Fosse.
La cité se relève
Pâques 1919 : le récit d’une première visite à la cité
C’est par les terrils, entre le 11 de Lens et le 5 de Loos, que nous gagnons la cité.
Nous croisons quelques Chinois qui travaillent au déblaiement. Nous débouchons sur la place de Lorraine et nous découvrons le vaste et silencieux champ de ruines.
Parmi les décombres d’une maison s’élève une cheminée en tôle rouillée d’où s’échappe un peu de fumée.
Une femme apparaît en haut de l’escalier de cave.
Exclamations ! Reconnaissance ! Elle n’a pu rester plus longtemps loin de son ancienne demeure. Elle n’est pas seule et nous découvrons, au cours de notre exploration, de-ci de-là quelques mêmes [...]
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
[...] installations de fortune.
Notre maison est complètement détruite. Nous trouvons à l’entrée de la cave un couteau tout rouillé que nous reconnaissons et que nous emportons.
Le jardin défoncé est à l’état sauvage mais malgré la terre retournée, les fils de fer barbelés, les petites tranchées, c’est tout de même ici le printemps avec ses premières feuilles et même ses bouquets blancs et roses.
1920 : le retour à la cité d’une ancienne famille
On n’était pourtant pas mal installés dans un coin paisible de France, qui n’a pas connu les bombardements; mais on a voulu revenir à la cité qui, déjà, se transforme: les rues ont été grossièrement nivelées, elles sont sillonnées de rails sur lesquels roulent tout le jour des wagonnets.
On n’est plus guère mineur, tout le monde avec courage s’active à la reconstruction.
On vit dans des baraques, dans des demi-lunes; six maisons se dressent déjà au bout de la rue de Normandie. Le mobilier de ces installations provisoires est des plus sommaires. C’est l’époque « des armoires-caisses ».
On va à la messe dans une demi-lune, chemin Manot.
Les premiers chantiers seront les rues de Normandie, de Picardie, d’Artois, la 18ième avenue, le chemin Manot. En un an, tout ce coin de la cité est debout.
Les écoles rouvrent leurs portes
En avril 1920, une grande nouvelle réjouit les anciens de la cité déjà rentrés : "Madame Oberlé et quelques dames reviennent".
La nouvelle école dresse ses longs baraquements verts, chemin Manot, de chaque côté de l’avenue de la Fosse et, en juin, les enfants qui reviennent de tous les coins de France - mais qui n’en sont pas plus savants [...]
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
[...] pour cela passent avec un peu d’émotion le seuil de la nouvelle école. On leur a tant parlé en exil des belles écoles et des belles fêtes de la cité.
En octobre, deux autres baraquements viennent agrandir le groupe scolaire et les garçons quittent l’école des filles pour aller retrouver Monsieur Bucquet et Monsieur Gossart rentrés à leur tour. Les petits sont de nouveau confiés à Mademoiselle Mercier.
Le plan de la cité est modifié
[Mention de Madeleine Bucquet] Promenade scolaire et comparaison des deux plans
Les maisons continuent à s’élever si rapidement qu’on serait tenté de croire qu’une fée bienfaisante préside à la reconstruction de la cité.
Les pavillons sont plus coquets qu’en 1914. Ils ont l’aspect de petites villas. Cependant, il y tant de monde à loger que certains seront partagés en trois, [...]
Légendes des illustrations
Page de gauche
Un coin du jardin scolaire de l'école des filles.
Page de droite
Un pavillon de la place de Lorraine. Dans le fond, le chevalet de la fosse 11.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
[...] quelques-uns même en quatre appartements.
À la grande joie des ménagères, chaque logement aura l’eau et l’électricité. Plus besoin d’aller aux bornes-fontaines plusieurs fois par jour.
Dès octobre 1922, les écoles et leurs annexes groupées, maintenant au centre de la cité, de chaque côté de l’église, pourront ouvrir leurs portes aux élèves émerveillés d’entrer dans de si jolies classes.
La place de Lorraine, si vivante avant 1914, est maintenant le quartier le plus silencieux et le plus paisible de la cité.
La fin de décembre verra le premier arbre de Noël et, le 4 décembre 1925, de grandes fêtes se dérouleront à l’occasion de la bénédiction de l’église et de l’inauguration de la plaque-souvenir, à l’école des garçons.
Légendes des illustrations
Page de gauche
L'entrée principale de l'école.
Page de droite
Un coin de l'école vu du jardin scolaire.
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Légendes des illustrations
Page de gauche
Plaque commémorative érigée, dans le préau de l'école des garçons, par la Saint-Pierre (Fosses n° 11 et Mines de Lens) à la mémoire de ses sociétaires morts pour la France, pendant la Grande Guerre, 4 décembre 1925.
Page de droite
Plan de la cité actuelle.
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Transcription du document
La fosse 11
[Mention de Madeleine Bucquet] Renseignements pris auprès des cadres
Quand les Allemands occupèrent la fosse en octobre 1914, leur premier soin fut de couper le câble qui tomba dans le puits. Les malheureux chevaux restés dans leur écurie souterraine eurent une fin atroce.
En septembre 1915, après la reprise de Loos et de la fosse 15, les Allemands firent sauter les cuvelages des fosses et toute la mine fut noyée.
La fosse 11, sur la ligne de feu jusqu’au 14 avril 1918, fut particulièrement visée, aussi sa carcasse métallique percée de toutes parts dut être découpée au chalumeau. On fit place nette autour du puits.
Pour dénoyer la mine, il fallait aveugler les brèches du cuvelage et d’abord aveugler les venues d’eau, par la cimentation. Dans ce but, 24 sondages furent pratiqués autour du puits jusque dans le terrain imperméable qui recouvre la houille, à une profondeur de 75 mètres.
Ce premier travail de cimentation dura 80 jours. Il fut suivi par un essai de pompage qui provoqua une baisse des eaux découvrant les brèches, celle du puits n° 11 se trouvait à 47 mètres de la surface.
Le dénoyage proprement dit ne commença qu’après la réparation des brèches en septembre 1920.
Les galeries supérieures furent rapidement asséchées, ce qui permit leur nettoyage.
Légende de l'illustration
Fosse 13 en 1914, réplique de la fosse 11.
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Transcription du document
Le travail de réfection des tailles demanda beaucoup de prudence. En 1921, on remontait déjà du charbon à la fosse 16 qui avait reçu une installation provisoire pour 500 tonnes par jour.
La fosse 11 commença à extraire en 1923. Elle donne de la houille grasse flambante pour le gaz et les industries. L’extraction fut poussée avec vigueur simultanément aux étages 189 et 219. Elle atteignit une production journalière de 2 000 tonnes avec 1 700 ouvriers et 60 chevaux.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
La fosse a été reconstruite avec tous les perfectionnements modernes : machine d’extraction avec câble métallique, lavabos avec 120 places.
L’électricité a remplacé la vapeur. La haute cheminée a disparu. Un autre détail marque la fosse d’après la guerre: le chevalet plus élevé.
Les bâtiments se trouvent au milieu d’un vaste "carreau" sillonné de voies ferrées où circulent les wagons qui sont pesés à la bascule avant d’être expédiés.
Les réserves de bois et de matériaux de toutes sortes sont aussi classées dans cet espace clos d’un mur épais.
Le 20 avril 1943, l’extraction est arrêtée. Un accrochage a été préparé à 640 mètres par le personnel de la fosse 9. Il s’agit maintenant de guider le puits jusqu’aux autres étages.
L’extraction a repris le 1er janvier 1947 avec une centaine d’ouvriers (actuellement 160) ; [...]
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Transcription du document
[...] les couches à cette profondeur sont grisouteuses et donnent du demi-gras. Les chevaux sont maintenant remplacés par des locomotives électriques.
La fosse 11 était une des plus riches de la concession et contribua à la prospérité des mines de Lens.
Des accidents mortels s’y sont rarement produits.
L’extraction fut parfois gênée par des venues d’eau abondantes.
Chaque nuit, la cage était remplacée par une bâche qui plongeait dans le bouniou et venait se déverser dans une canalisation qui conduisait l’eau au fossé Sigier.
Un moment, l’on songea à utiliser cette eau pour irriguer les jardins de la cité qui en ont tant besoin. La guerre empêcha la réalisation de ce projet.
Avant la guerre 1914, salle de l’accrochage on voyait une plaque commémorative rappelant la visite du président Félix Faure, à la fosse et à la cité, en 1898.
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
La population
La cité Saint-Pierre, ou plutôt la paroisse Saint-Pierre, s’étend sur les cités des fosses 11 et 16. Chacune a son groupe scolaire mais celui du 11, à cause de son importance et de sa position, reçoit une partie des enfants du 16.
La cité compte 791 maisons et 3 392 habitants.
La cité 16 compte 598 maisons et 3 063 habitants. La population étrangère est d’environ 40 % : Polonais en grande majorité, Belges, Yougoslaves, Tchèques, Hongrois, Roumains, Italiens, Allemands (déplacés).
La vie du mineur
[Mention de Madeleine Bucquet] Textes libres
- La maison. Le mineur aime retrouver sa maison après ses heures de travail. La cuisine est la pièce préférée où la famille [...]
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Transcription du document
[...] vit, où elle reçoit. Elle communique avec la chambre des parents et souvent avec une salle bien meublée, orgueil de la ménagère et qui ne sert qu’aux grands jours. Les chambres des enfants sont à l’unique étage, légèrement mansardé.
[Auteures du paragraphe] Mathilde Caron, L. Strezlyck
- Le départ pour la mine. Quatre heures du matin ! La sonnerie du réveil fait sursauter Maman qui dormait encore. Elle se lève. Elle allume le feu, fait du bon café, appelle Papa qui est vite debout : la pièce est déjà chauffée et le café sent bon. Pas besoin de faire une longue toilette pour aller se noircir. Mon père boit le café, mange quelques tartines, met sa veste, sa barrette, allume une cigarette, embrasse Maman et part au travail.
[Auteure du paragraphe] Wladimira Zibert
- La descente dans la mine. Au guichet de la lampisterie papa prend la lampe marquée à son numéro.
Les molettes tournent ; les cages montent, descendent ; les hommes s’y engouffrent rapidement. À son tour, papa y pénètre. Une petite secousse et la cage glisse dans le grand trou noir. Une minute à peine et c’est le fond et le travail.
[Auteures du paragraphe] Mauricette Magniez et Gilberte Goubet
- Le briquet. Le travail cesse un moment. Du revers de la main, papa essuie la sueur qui coule sur sa figure noircie. Il s’assied avec quelques camarades. Il mange ses tartines. Il est très content quand il y a une orange. Il boit l’eau additionnée de café de son boutelot.
[Auteure du paragraphe] L. Régnier
- Le retour à la maison. La cage remonte les mineurs. Quel bonheur de revoir la lumière du jour, le soleil, [...]
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Transcription du document
[...] de respirer l’air frais.
Vers deux heures, papa est à la maison, il est fatigué. Le chaudron est prêt avec l’eau chaude à point. Papa préfère se laver à la maison. Plus jeune, il utilisait les lavabos de la fosse, comme beaucoup de ses camarades.
Il mange la soupe de bon appétit, tout en lisant son journal. Il est content quand il y a des frites et du bifteck. Il boit un verre de vin, une bistouille. Il s’endort. Il fait si bon dans la cuisine.
[Auteure du paragraphe] Janine Lecerf
- Les dangers de la mine. Dans une galerie, les mineurs travaillent à la lueur d’une lampe. Les dangers les menacent : l’éboulement, et surtout le grisou. Vers 5 h 30, des tourbillons de flammes enveloppent les malheureux, ils essaient de fuir... Quand on remontera de la fosse leurs cadavres noirs et sanglants, c’est à peine si leur femme et leurs enfants pourront les reconnaître.
- Le jardin du mineur. Autour de la maison, le jardin étale ses parcs de légumes. Devant les fenêtres, il y a des pensées et de grosses pivoines rouges. Près de la cour, un cytise, deux lilas et un gros sureau donnent un peu d’ombre. Sitôt reposé, papa se rend au jardin. Il y travaille ou bien s’y repose en fumant sa pipe, assis sur les talons. Le soleil et l’air pur lui font grand bien.
[Auteures du paragraphe] Lucette Guffroy, A. Fritsch, Al. Jurdeczka et M-T. Calonne
- Le coulonneux. Le samedi et le dimanche sont deux grands jours à la maison. Le samedi soir, vers cinq heures, mon père porte ses pigeons chez Leduc. Le [...]
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Transcription du document
[...] camion les emmène vers Chantilly ou une autre direction.
Le dimanche matin, seul ou en compagnie de quelques camarades, mon père surveille le ciel.
Quand, au loin, il aperçoit un point noir ou une bande de pigeons, il est tout tendu d’espoir.
Quelle joie si l’un d’eux se détache du groupe et se dirige vers le pigeonnier !
Mon père se hâte d’enlever la bague et la met dans le constateur... Vers trois heures, le concours terminé, il ira aux nouvelles chez Leduc... Il aime tant ses "coulons" ; quand il ne travaille pas, il est toujours au pigeonnier à les dorloter.
[Auteure du paragraphe] Gilberte Goubet
- Le joueur de javelots. Mon oncle va au café Gaulois tous les dimanches après-midi. C’est le jeu de javelots qui l’attire. Les parties succèdent aux parties. Lors des ducasses de quartier, il prend part à tous les concours.
[Auteures du paragraphe] Lucienne Poirier, Colette Manessier
- Le tireur à la perche. Une distraction chère aux mineurs et qui a disparu dans notre cité avec la guerre 1914, c’était le tir à l’arc. La perche se dressait au centre de la place qui fait suite à l’école des filles.
Dans la plaine, plus haut que les tours de l’usine, Plus haut que le clocher de l’église voisine, Se dresse le grand mât où le coq éclatant Fait briller son plumage au soleil du printemps. Mousseron
Un autre jeu, le jeu de billon, qui était pratiqué dans les estaminets, a été lui aussi abandonné.
[Auteure du paragraphe] Hélène Warzewska
- La Sainte-Barbe. Maman a fait, la veille, le grand nettoyage comme le samedi. Elle a acheté un beau bouquet.
Hier dins l’coron, les femmes All’s se sont mis hors d’elle-mêmes Pour trouver un tiot bouquet À l’homme qui l’a bien gagné. Mousseron
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Papa met son habit des dimanches. Nous lui offrons un cadeau et un litre d’apéritif. Le quartier s’anime de bonne heure; la tournée des souhaits commence. Des parents viennent dîner. Maman a fait un beau moka.
[Auteures du paragraphe] Lucienne Poirier et Colette Manessier
- La ducasse au n° 11. Quelques mois avant la ducasse, nous faisons nos économies.
Nos amis arrivent vers onze heures. On prend l’apéritif.
Le dîner est à peine fini que nous demandons à maman pour partir. Nous prenons l’argent de notre tirelire. Nous montons aux manèges, nous "tirlotons", nous gagnons une belle statue en faïence. Maman est très contente. Elle la met sur la cheminée de la "pièce de devant ".
Nous soupons et nous allons coucher. Nous entendons la musique des manèges et du bal. Toute la famille s’en va à la ducasse, sauf grand-mère qui reste pour nous garder.
[Auteures du paragraphe] Mauricette Magnier et J. Grébert
- Le travail des jeunes filles. À quatorze ans, au sortir [...]
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
[...] de l’école primaire, très peu continuent leurs études ou se placent en ville. Beaucoup aident leur mère ou vont à l’atelier de couture ou ont une occupation à la mine : fosse, coopérative, bureaux centraux.
Une école ménagère permet aux jeunes filles de se préparer à leur rôle de future ménagère.
Très peu, aujourd’hui, se placent comme bonnes. Par contre, le travail en usine est en vogue. Des trains, des autobus en emportent, chaque jour, un fort contingent dans les filatures de la région de Lille.
Elles se marient jeunes en général et souvent se fixent dans l’endroit.
[Indication de Madeleine Bucquet] Compte rendu de la 1ère causerie de morale sur le sujet "Ce que je ferai plus tard".
- Des distractions. Les distractions ne manquent pas. La Mine, l’Église, les écoles favorisent les groupements sportifs ou artistiques. Les salles de cinéma jouent quatre fois la semaine. Les estaminets ont aussi leurs jeux. Deux salles de bal sont fréquentées par de nombreux amateurs. À la belle saison, des caravanes de cyclistes partent en excursion.
[Auteures du paragraphe] Monique Vankeirsbilk et Mathilde Zibert
- Le vieux mineur. La retraite gagnée, les vieux mineurs, les pensionnés comme on les appelle, se fixaient en général, de par leur propre initiative, dans les alentours immédiats de la cité. Toutes les sorties sont bordées de ces petites maisons faites sans plan bien défini et sans architecte, mais qu’un jardinet verdoyant et fleuri transforme magnifiquement à la belle saison. Depuis la guerre, la crise du logement se fait cruellement sentir. Le vieux mineur est souvent logé à l’étroit.
[Indication de Madeleine Bucquet] La classe
Notre cité. Monographie de Madeleine Bucquet sur la cité Saint-Pierre de la fosse n° 11 de Lens, 1947-1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Transcription du document
Si nombreuses sont ses blessures Qu’on ne pourrait pas les compter, Son corps est couvert de coutures, Plus que celui d’un grenadier.
Ah ! si c’était sous la mitraille Qu’il se fût si bien conduit, Certes, il aurait des médailles Mais il s’est battu dans la nuit..
Monographie intitulée "Notre cité (école de filles de la cité fosse 11 de Lens)" rédigée par la classe de Madeleine Bucquet (1947-1948), Archives départementales du Pas-de-Calais, 112 J 115.
Dossier de personnel de Madeleine Bucquet (1920-1962). Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 W 58047.
Pour aller plus loin
G. HAY, "Alfred Bucquet", dans Gauheria, n° 7, 1986, pp. 23-33. Archives départementales du Pas-de-Calais, PC 1598/2.
M. BUCQUET, "Notre cité, monographie de la cité Saint-Pierre, fosse n°11 de Lens", dans Gauheria n° 52, août 2003, pp. 3-18. Archives départementales du Pas-de-Calais, PC 1598/10.
A. BUCQUET, Lens. 1ère partie : Lens à travers les siècles (des origines à 1852). 2e partie : Lens et ses houillères (de 1852 à 1939), Arras, Imprimerie centrale de l'Artois, 1950. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHB 1531.
bonsoir je suis tres interese poar l histoire ancienne de Lens l eglise qui existait dans le prolongement de l actuelle et l histoire des remparts et l emplacerment et la description des dolmens et menhirs dans la ville ancienne
Archives du Pas-de-Calais
Bonjour Monsieur,
Pour en savoir plus sur la ville de Lens, consultez la page https://archivespasdecalais.fr/Recherche-par-commune/Lettre-L/Lens qui vous apportera quelques pistes pour vous orienter dans nos fonds.
Le 11 mars 2021 à 08h51
DESSAINT Jean
bonsoir je suis tres interese poar l histoire ancienne de Lens l eglise qui existait dans le prolongement de l actuelle et l histoire des remparts et l emplacerment et la description des dolmens et menhirs dans la ville ancienne
Le 03 mars 2021 à 21h17