Fermeture exceptionnelle de la salle du centre Georges Besnier (site d'Arras) jusqu'à nouvel ordre en raison d'une panne majeure du système de chau...
Pour toute recherche dans les fonds qui y sont conservés (archives contemporaines), la consultation aura lieu dans la salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois, à Dainville. Deux levées sont organisées par semaine :
Pour une consultation de vos documents à partir du lundi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le jeudi précédent, à 12h ;
Pour une consultation à partir du mercredi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le mardi précédent, à 12h.
Le nombre de commandes est limité à 10 par jour et par personne. Le système de navette nécessitant une organisation rigoureuse et de nombreuses manipulations, il est essentiel de venir consulter les documents commandés avant la fin de la semaine, après quoi ils seront rangés.
Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.
Une passion pour la faïence
Production de la faïencerie Géo Martel, l’enseigne se démarque de la fabrication de carreaux artistiques et d’objets divers des différentes manufactures de Desvres et témoigne de cette spécialité. Les documents présentés sont des photographies argentiques en noir et blanc travaillées avec des rajouts de couleurs.
Il s’agit d’enseignes en fer forgé et en faïence stannifère, élaborées par Georges Martel dit "Géo Martel" (1872-1942).
"Au clair de la lune", photographie extraite des dépôts de marques, dessins et modèles du greffe du tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer [1930]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 6 U 2/752.
"Au clair de la lune", photographie extraite des dépôts de marques, dessins et modèles du greffe du tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer [1930]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 6 U 2/752.
Origines de la faïence
L’origine du mot faïence provient du nom d’une ville italienne, Faenza. La faïence stannifère est une terre cuite à pâte argilo-calcaire poreuse recouverte d’un émail blanc opaque. Sa différence avec la porcelaine est qu’elle n’est pas translucide.
La fabrication de la faïence existe depuis l’Antiquité, d’abord au Moyen et Proche-Orient, puis par exportation en Europe.
En France, c’est au XVIIIe siècle qu’elle connaît un grand essor, au moment où le royaume traverse une crise financière. À cet effet, Louis XIV impose une taxe supplémentaire.
Il rend obligatoire la fonte de la vaisselle de luxe (or et argent) et propose de trouver un autre matériau de remplacement présentant à la fois un coté pratique et un certain raffinement artistique.
"Au chat bossu", photographie extraite des dépôts de marques, dessins et modèles du greffe du tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer [1930]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 6 U 2/752.
"Au chat bossu", photographie extraite des dépôts de marques, dessins et modèles du greffe du tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer [1930]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 6 U 2/752.
En 1900, Georges Martel rachète à Gaëtan Level une manufacture de céramique située à Desvres, spécialisée dans la reproduction de pièces anciennes (Rouen, Delft, Nevers).
La Première Guerre mondiale amène l’arrêt de la production de faïences, car la plupart du personnel ainsi que Georges Martel lui-même sont mobilisés. Il faut attendre l’intervention de Madame Martel-Legrand dans le courant de l’année 1916 pour remettre la fabrique en marche.
Bien que Georges Martel soit reconnu dans le monde entier, la guerre a modifié son réseau commercial et de nouvelles orientations s’imposent. Il faut faire évoluer la production, principalement pour le territoire français, en créant de nouveaux décors de style "art nouveau", de nouvelles formes, tout en continuant la reproduction des faïences anciennes, qui a fait sa réputation.
Pour maintenir son entreprise, il propose alors chaque année des collections originales à ses clients. En 1927, il travaille en parallèle avec des ateliers de ferronnerie d’art, où la forme et les décors sont réalisés à la main.
Malheureusement, les problèmes économiques, sociaux et politiques de notre temps ont raison de la manufacture, qui ferme définitivement ses portes en avril 2003. L’enseigne en faïence figure cependant encore parmi les nombreuses décorations dans la commune de Desvres.
Et enfin c’est sa grande culture, son amour de l’art, sa rigueur et son acharnement au travail qui en font un grand faïencier exigeant et passionné
(Rita Martel-Euzet, dans Des Boulongne à Géo Martel, deux siècles de carreaux (1806-2003) à Desvres. Une faïencerie , deux siècles, trois familles).
"Au panier fleuri", photographie extraite des dépôts de marques, dessins et modèles du greffe du tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer [1930]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 6 U 2/752.
"Au panier fleuri", photographie extraite des dépôts de marques, dessins et modèles du greffe du tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer [1930]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 6 U 2/752.
Pour aller plus loin
R. MARTEL-EUZET, Géo Martel faïencier. Jouy, un décor dans son temps, 2007, 96 pages ;
R. MARTEL-EUZET, Des Boulongne à Géo Martel, deux siècles de carreaux (1806-2003) à Desvres. Une faïencerie , deux siècles, trois familles, Beauvais, éd. du Mont Hulin, 2009, 179 pages ;
R. MARTEL-EUZET, Géo Martel, scupltures en faïence. Desvres. Beauvais, éditions du Mont Hulin, 2011, 311 pages.
C. DUMORTIER, P. HABETS et R. MARTEL-EUZET, L'Héritage de Delft à Desvres, les faïences de Géo Martel. éditions Faton, 2021.