Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

En raison d’une panne du chauffage du Centre Georges-Besnier, sa salle de lecture (Arras) ferme jusqu’à nouvel ordre. Pour toute recherche administrative urgente sur les fonds conservés sur le site concerné (archives contemporaines), nous vous invitons à nous contacter pour une communication par correspondance ou, en cas de nécessité pratique, pour organiser une session de consultation en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois des documents nécessaires à votre recherche.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

Souriez, c’est dans la boîte !

Une chambre photographique et ses plaques de verre

L’appareil présenté ici est une chambre photographique technique DMR Paris (entreprise Demaria frères, 1897-1908). Cet appareil à soufflet et à plaque de verre, fait de bois et de cuir, est très maniable grâce à sa légèreté et à sa compacité : une fois replié, il tient dans un simple sac à bandoulière.

Photographie couleur montrant une boîte photographique carrée, en bois et en cuir (pour la partie en accordéon), sur laquelle repose un drap de photographe. À droite de l'appareil est posée une boîte sur laquelle on lit "plaques ultra-rapide". Son contenu est présenté au premier plan, il s'agit de plaques de verre.

Chambre photographique et matériel de photographie, fonds Charles Lecointe. Archives départementales du Pas-de-Calais, 36 Fi.

Il a probablement été utilisé par Charles Lecointe (1884-1975), photographe amateur de talent dont le travail a été plus d’une fois récompensé lors de salons arrageois ou parisiens. En 1996, son petit-fils a fait don aux archives départementales d’une importante collection de supports photographiques (environ 4 500 positifs et 10 000 négatifs noir et blanc sur plaques de verre), ainsi que de matériel de photographie (appareil, trépied, drap, besace, boîtes, etc.).

Un peu d’histoire

Les techniques photographiques ont connu un prodigieux essor au cours du siècle dernier. Hier encore, nous utilisions des pellicules photographiques argentiques, aujourd’hui des appareils numériques.

Mais saviez-vous que les premiers négatifs étaient sur plaques de verre ?

Photographie couleur d'un sac à bandoulière kaki sur lequel est fixé un trépied replié.

Matériel de photographie, fonds Charles Lecointe. Archives départementales du Pas-de-Calais, 36 Fi.

C’est Abel Niépce de Saint-Victor (cousin du célèbre Nicéphore Niépce, pionnier de la photographie) qui met au point en 1847 le premier procédé photographique sur verre, en imprégnant des plaques d’albumine. Il faut néanmoins attendre la technique au gélatino-bromure d’argent de Richard Leach Maddox en 1871, pour pouvoir fabriquer industriellement des plaques photographiques, les stocker et les distribuer dans le monde entier sans que leurs caractéristiques chimiques ne se modifient.

Cette pratique couramment utilisée dès 1878 contribue à démocratiser la photographie, jusqu’alors réservée aux professionnels et aux amateurs éclairés. Plus qu’un objet de consommation, elle devient un médium de création accessible au non-initié.

Des moyens de conservation spécifiques

Les plaques de verre conservées dans le fonds Lecointe (sous-série 36 Fi) sont pour la plupart des négatifs au gélatino-bromure d’argent. Ce procédé résiste généralement bien à l’épreuve du temps, mais les dégradations les plus fréquentes sont d’ordre physique (rayures, fêlures, cassures). Les rares altérations de l’émulsion proviennent d’une mauvaise préparation de la surface.

Trois plaques de verre posées les unes sous les autres. Chacune montre une photo en double ; sur la première, on voit une femme sur une plage, sur la deuxième l'ascension d'un groupe de personnes sur un talus et sur la troisième un homme devant des voitures.

Plaques de verre, fonds Louis Peulabeuf. Archives départementales du Pas-de-Calais, 46 Fi.

Un environnement dégradé peut aussi entraîner une argentification, encore appelée "miroir d’argent" : il s’agit d’un dépôt miroitant aux reflets bleutés, observé sous une lumière diffuse. Cette fine couche d’argent provient de l’image : elle a migré sous l’influence de la pollution et de l’humidité pour se déposer en surface.

Il convient ainsi d’aménager un espace de conservation adéquat pour ces supports fragiles. À l’abri de la lumière, les plaques sont rangées dans des boîtes et sur un mobilier spécifiques, ne dégageant aucun résidu chimique ni gaz oxydant. De même, la ventilation est entretenue régulièrement pour contrer les effets des gaz polluants.

Enfin, la température ne doit pas excéder 18° C et le taux d’humidité relative (HR, mesurée par un hygromètre) se situe idéalement entre 30 et 40 %. En effet, la gélatine favorise le développement des micro-organismes dans une atmosphère chaude et humide et l’émulsion, devenue collante, adhère à la plaque suivante et s’y fixe. Il en est de même lorsque l’air est très sec.

Les archives départementales conservent d’autres appareils photographiques de diverses époques, ainsi que des plaques de verre et négatifs provenant d’autres fonds. Ces documents pour le moins inhabituels ne sont pas communicables en salle de lecture en raison de leur fragilité.

Pour aller plus loin

  • P. WINTREBERT, Charles Lecointe : photographe et barde de l'Artois (1884-1975), Histoire et Mémoire, 10, 1997, p. 4-5 ;
  • B. LAVÉDRINE, (re)Connaître et conserver les photographies anciennes, éd. du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2007, 345 p. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHB 7193 ;
  • N. CHARBONNEAU et M. ROBERT, La gestion des archives photographiques, Presses de l’Université du Québec, 2001, 306 p. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHB 6418.

Commentaires (1)

valentin

un superbe descriptif de la photographie au temps de mon grand père

Le 29 août 2015 à 18h43