Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre
En raison d’une panne du chauffage du Centre Georges-Besnier, sa salle de lecture (Arras) ferme jusqu’à nouvel ordre. Pour toute recherche administrative urgente sur les fonds conservés sur le site concerné (archives contemporaines), nous vous invitons à nous contacter pour une communication par correspondance ou, en cas de nécessité pratique, pour organiser une session de consultation en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois des documents nécessaires à votre recherche.
Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.
Souvenirs d'école
Galerie photos
Choisir un document particulier à mettre à l’honneur parmi plus de 35 kilomètres linéaires d’archives n’est pas chose facile. Chartes médiévales sur parchemin, gravures anciennes, cartulaires ornés de lettrines, ouvrages introuvables, les archives départementales sont riches de "trésors" qui témoignent de notre Histoire collective.
Aux côtés de ces pièces prestigieuses, sont aussi conservés des documents plus anodins, témoins intimes d’histoires singulières. Peut-être moins précieuses, ces archives sont pourtant des traces insolites et troublantes laissées par nos ancêtres. Lettres, dessins et même objets personnels, destinés à l’origine à la seule sphère privée, se retrouvent analysés, cotés et conservés dans des collections publiques.
D’insolites témoins du passé
33_cahier_V
Couverture et page de garde du cahier-programme et cahier-journal de François Leroy. École de Gennes-Ivergny, année scolaire 1898-1899, Archives départementales du Pas-de-Calais, T 2434.
Couverture et page de garde du cahier-programme et cahier-journal de François Leroy. École de Gennes-Ivergny, année scolaire 1898-1899, Archives départementales du Pas-de-Calais, T 2434.
Ainsi, on trouve parfois dans les Varia des archives notariales, des documents étonnants. En atteste ce cahier de géométrie, tenu par un élève en 1819, retrouvé parmi les archives d’un notaire d’Aire-sur-la-Lys. Rien ne permet de définir avec certitude la provenance de ce document ni même à qui il a appartenu. Il est néanmoins un témoin précieux et rare de la manière dont les mathématiques sont enseignées à une époque où l’école, qui n’est pas encore obligatoire, est réservée à des privilégiés.
En ce début du XIXe siècle, l’enseignement secondaire est payant et il forme essentiellement les enfants de la bourgeoisie. Il faut attendre les lois Guizot et Falloux de 1833 et 1850 pour que l’école, et particulièrement l’enseignement primaire, se démocratise. Dès lors, chaque commune est tenue d’ouvrir une école pour garçons et pour les filles "qui en ont les moyens".
Entre 1881 et 1882, les lois Jules Ferry rendent l’enseignement primaire gratuit, obligatoire et laïque pour les garçons et les filles de 6 à 13 ans. Dans cette période où la France vaincue en 1870 ne rêve que de reprendre "l’Alsace-Lorraine", l’école de la IIIe République a pour ambition d’inculquer aux jeunes générations, les idées patriotiques et républicaines. C’est aux instituteurs, que l’on nomme alors les "hussards noirs de la République", que revient cette mission.
Les archives départementales conservent dans la série T leurs dossiers personnels. C’est dans l’un d’eux que sont conservés de manière tout à fait exceptionnelle deux cahiers de cours moyen de l’année scolaire 1898-1899 ayant appartenu à François Leroy, âgé de dix ans. Il est le fils de l’instituteur de l’école communale de Gennes-Ivergny.
De l’école à la guerre
Reflet attachant d’une époque, ce cahier nous renseigne sur la pédagogie de cette fin du XIXe : leçons de chose, cartes à main levée, leçon de morale ou pages d’écriture à la plume Sergent Major.
Plus qu’un simple cahier d’écolier, il est aussi un témoignage vivant des mentalités et de ce qu’était la France à la veille du XXe siècle. Il permet de mieux comprendre notre Histoire. Cartes des colonies africaines, frontières de la France amputées de l’Alsace et de la Moselle, éveil au patriotisme, enseignement des valeurs de travail, d’honneur et de devoir : l’école forme les consciences des futurs jeunes soldats. Quinze ans plus tard, la guerre 1914-1918 fera passer sous les drapeaux près de huit millions de Français en quatre ans.
L’élève François Leroy, devenu caporal dans le 79e régiment d’infanterie, est mort pour la France lors des combats de la Somme le 3 octobre 1914.
Cahier de géométrie, 1819. Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 E 9/354.
Transcription de l'image
Pour mesurer la hauteur d'une tour dont
la base est inaccessible, il faut mesurer une ligne
sur le terrein d'une manière arbitraire qui vous
servira de base. Placer le graphomètre successi-
vement au deux extrémités pour connaître
la valeur des angles que forme les lignes imagi-
naires qui aboutissent au sommet de la tour.
Porter cette opération sur le papier par le moy-
en du rapporteur. Prolonger la base d'une
manière indéfinie. Descendre d'une perpendiculaire sur ladite base prolongée et vous aurez la hauteur demandée.
Pour connaître la distance d'un objet éloigné
d'une toure étant sur le sommet, il faut
d'abord placer le graphomètre dans une
position vertical et parallèle à ladite
tour. Prendre l'ouverture de l'angle qui
existe entre la base qui, dans cette
circonstance, est la hauteur de la tour
et l'objet dont il s'agit. Ensuite prendre
une corde au bout de laquelle l'on a
attaché un corps pesant pour en connaî-
tre la mesure et qui fera la base du
triangle pris. Rapporter le tout sur
le papier et travailler d'après les règles indiquées plus haut.
Cahier de géométrie, 1819. Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 E 9/354.
Transcription de l'image
Pour faire le plan d'une étendue de
pays au milieu duquel est une rivière et consé-
quemment des objets inaccessibles, il faut d'abord faire des opérations de trigonométrie.
Extrait du cahier-journal de François Leroy. École de Gennes-Ivergny, année scolaire 1898-1899. Archives départementales du Pas-de-Calais, T 2434.
Transcription de l'image
Samedi 22 avril 1899
Leçon de morale. La Patrie – la France
La Patrie forme en quelque sorte une
grande famille dont tous les membres vivent
sur le même sol, parlent la même langue,
obéissent aux mêmes lois et mettent en commun
leurs joies et leurs tristesses.
Notre patrie à nous, c’est cette belle
terre de France ; c’est ce pays connu dans le
monde entier par le génie, par la générosité et l’héroïsme de cette ses habitants.
Maximes
À tous les cœurs bien nés, que la patrie est
chère.
On n’emporte pas la patrie à la semelle de ses souliers
Exemples
Ce que c’est que la patrie. La patrie en danger.
Extrait du cahier-journal de François Leroy. École de Gennes-Ivergny, année scolaire 1898-1899. Archives départementales du Pas-de-Calais, T 2434.
Transcription de l'image
Orthographe. Dictée.
L’école
Profitez des années que vous passez
à l’école, vous en serez largement
récompensé dans l’avenir vous en
serez aussi récompensé dans le présent.
Connaissez-vous un plus triste sort
que celui de l’enfant paresseux ? Toujours
grondé toujours puni, il subit chaque
jour une humiliation nouvelle. Quand
on lui demande de réciter une leçon,
quand on l’appelle au tableau,
quand on l’interroge, il reste court,
ou il répond une sottise au milieu
des rires de ses camarades. Quelquefois
même, il suffit que son nom soit
prononcé pour que toute la classe
s’amuse d’avance à ses dépends. Regardez
le mes enfants pour ne pas l’imiter
et pour ne pas vous exposer aux mêmes humiliations que lui.
Extrait du cahier-programme de François Leroy. École de Gennes-Ivergny, année scolaire 1898-1899. Archives départementales du Pas-de-Calais, T 2434.
Extrait du cahier-programme de François Leroy. École de Gennes-Ivergny, année scolaire 1898-1899. Archives départementales du Pas-de-Calais, T 2434.
La guerre de 1870 a modifié les frontières françaises : désormais, elles ne comptent plus l'Alsace ni la Lorraine.
Extrait du cahier-programme de François Leroy. École de Gennes-Ivergny, année scolaire 1898-1899. Archives départementales du Pas-de-Calais, T 2434.
À la fin du XIXe siècle, on considère toujours l'expansion coloniale comme une source de fierté et de grandeur nationale.
debuire alain
Il est important de se souvenir du passé pour éviter de faire les mêmes erreurs que nos aeiuls comme la tragédie de 14.18
Le 20 décembre 2011 à 15h46